Corinne Cabanes et Paul Courtaud, vous êtes cofondateurs de Success Torus, quelles sont les difficultés que les jeunes, accompagnés par Success Torus, soulèvent le plus souvent en matière d’orientation ?
Ils sont perdus, anxieux face à l’avenir, et ils arrivent très souvent avec des aspirations contraires. Certains présentent par exemple des intérêts très forts pour des domaines antinomiques, pour des matières très rationnelles ou techniques, et en même temps passionnés par une discipline artistique. D’autres veulent s’assurer, avant d’investir dans une formation coûteuse en énergie et en argent, qu’ils ont fait le bon choix. Mais dans la majorité des cas, c’est l’absence totale de projet qui les pousse à venir nous rencontrer.
Autre point commun, l’orientation est un sujet qui ne passionne pas du tout les jeunes, ils craignent de « s’enfermer » en faisant un choix (rires).
Votre credo consiste à partir des motivations du jeune pour identifier les environnements d’apprentissage les plus adaptés, les métiers qui lui correspondent le mieux. Comment cela se passe-t-il concrètement ?
On pose un diagnostic avec un arbre de décision. Ensuite il passe plusieurs tests, qui nous permettent de déterminer son mode de fonctionnement, ses valeurs, la façon dont il interagit avec les autres, dont il apprend... Des résultats, vont émerger des grandes familles de métiers. Ces dernières vont être présentées au jeune, qui reste, dans tous les cas, « pilote » de son orientation. Puis vient l’étape de l’accompagnement dans la recherche d’informations sur les métiers détectés, les études qui y conduisent, les différentes voies d’accès. Nous échangeons ensuite sur le parcours réalisé, avec le jeune et ses parents, à qui nous remettons un rapport complet avec un tableau comparatif des différentes pistes explorées, notamment à l’international. Enfin, il peut continuer à accéder à son espace dédié, pendant 5 ans, sur notre plateforme Community avec visio et tchat pour échanger avec son coach.
Adolescent, ou jeune adulte, nos motivations sont souvent très différentes de celles qui nous animent à 30, 40 ans... comment être certain qu’on fait le bon choix ?
C’est vrai que nous évoluons, mais le socle de notre personnalité, nos traits de caractère... sont déjà bien définis à l’adolescence. La prédictivité des tests n’est en effet pas de 100%, mais de l’ordre de 60 à 70%, et notre démarche ne consiste pas à amener une personne à décider de s’orienter vers un métier précis, mais à lui faire prendre conscience que sa personnalité, ses inclinaisons, sa façon d’être... font qu’elle sera plus épanouie dans telle ou telle famille de métiers. Ce qui ne signifie absolument pas que nous sommes « prédestinés » à certaines professions, non ! Nous pensons au contraire que chacun a le potentiel de faire ce qu’il veut. Mais il le fera avec plus ou moins de bonheur... Nous aidons ainsi les jeunes à gagner du temps, à mieux se connaître, à déterminer leurs préférences de fonctionnement, et à traduire tout cela dans un univers concret.
Une fois la filière métiers identifiée, d’autres éléments doivent-ils être pris en compte ?
Bien sûr. Nos préconisations visent toujours l’excellence, le but étant d’amener les jeunes le plus loin possible. Mais en lien avec la réalité du marché ! Aujourd’hui, les étudiants veulent en effet poursuivre leurs parcours le plus longtemps possible, souvent par crainte d’entrer dans la vie active. Pourtant, cela peut se révéler contre-productif lorsque le niveau de formation obtenu ne correspond pas aux besoins des entreprises. Il y a également ceux qui veulent s’orienter vers des filières totalement bouchées. Nous ne cherchons pas à les dissuader, mais les mettons en garde, leur expliquons à quelles conditions ils peuvent espérer réussir. Autre élément important, la façon d’apprendre. Certains sont typiquement faits pour l’apprentissage en alternance, d’autres pas du tout, et ce n’est pas une question de niveau ! Et puis il y a l’aspect financier des études, qui peut évidemment conditionner le parcours, l’école...
Tous les jeunes ne peuvent justement pas accéder aux services de sociétés spécialisées telles que Success Torus*, quels conseils donneriez-vous à ceux qui sont un peu perdus ?
De prendre une page blanche et de lister tout ce qu’ils aiment faire, leurs priorités, leurs traits de caractère... De demander également à leurs proches ce qu’ils pensent d’eux, la façon dont ils les perçoivent. Autre question essentielle à se poser : « comment j’aime apprendre ? ». Et enfin, confronter tous ces éléments aux différentes pistes envisagées pour pointer les cohérences et les incohérences.
Propos recueillis par Ingrid Lemelle
* Le panel de services proposés par Success Torus démarre à 110 euros
Plus d’infos sur la formation dans notre hors-série "Les Meilleures Formations en Midi-Pyrénées", actuellement en kiosque ou sur notre boutique.
Sur la photo : Corinne Cabanes et Paul Courtaud, cofondateurs de Success Torus. Photo Rémy Gabalda - ToulEmploi.
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