En Occitanie, les développeuses de Simplon codent l’avenir au féminin

A l’école des métiers du numérique Simplon, une nouvelle formation 100% féminine vient d’ouvrir simultanément sur les campus de Toulouse et Montpellier. Les 46 apprenantes obtiendront en deux ans un diplôme de niveau 6 de conceptrice-développeuse d’applications.

Une formation réservée aux femmes… un peu discriminant, non ? « Si on ne les cible pas spécifiquement, elles seront trois dans la promo », répond implacablement Cécile Couderc, responsable du campus Simplon de Toulouse. L’école qui fête ses dix ans, reconnue pour son inclusivité, fait figure de bonne élève en matière de mixité : 36% d’étudiantes, « contre environ 10% dans les filières informatiques », souligne la directrice. Elle poursuit : « La parité est vraiment problématique en France, avec seulement 16% de femmes dans les métiers techniques du numérique. Qu’est-ce que ça dit ? Qu’on ne s’adresse pas à elles. »

La création de sessions de formation 100% femmes serait le moyen de désamorcer les freins à la mixité. D’abord, en fléchant spécifiquement les femmes, peu concernées par une filière qui s’adresse généralement aux hommes au travers d’une communication très genrée. Puis les mettre en confiance, en leur proposant un parcours fait pour elles. Enfin, leur faire prendre conscience qu’elles ont un rôle à jouer et sont attendues « non seulement dans les entreprises mais aussi par la société » appuie Céline Couderc.

Deux ans pour un Bac +3

Chez Simplon, le programme d’initiation au code pour les femmes, « Hackeuses », existait déjà depuis quelques années sur un format très court. Le nouveau cursus, baptisé temporairement « Hackeuses métiers du développement », va beaucoup plus loin. Elles sont 22 à Montpellier et 24 à Toulouse qui obtiendront en 2025 leur diplôme de concepteur-développeur (ou plutôt de conceptrice-développeuse) d’applications, soit un Bac +3/4 en moins de deux ans. Un pari affiché.

Pendant une première phase d’initiation de cinq semaines, démarrée le 11 septembre dernier, les apprenantes découvrent les métiers du numérique, apprennent les bases et se préparent à se vendre aux recruteurs. Leur premier objectif : trouver une entreprise d’accueil pour leur alternance de 18 mois, sur un rythme tois semaines/une semaine, avec un démarrage en janvier. Entre-temps, elles recevront trois mois de cours intensifs pour monter en compétences sur les fondamentaux de la programmation.

« Travailler dans l’informatique, je pensais que c’était impossible »

« L’informatique m’a toujours attirée mais pour moi, c’était inaccessible, réservé aux ingénieurs », confie Julie, d’une voix encore mal assurée. Cette Toulousaine de 35 ans, qui se sentait « à l’étroit » dans son poste d’assistante, découvre Simplon via un webinaire de l’Agefiph. « L’école m’a immédiatement mise en confiance et rassurée, notamment concernant mon handicap », se souvient-elle. Convaincue, elle passe la sélection avec succès et prend un virage qu’elle ne regrette pas : « Dès le premier jour, le groupe s’est formé spontanément, immédiatement. On se sent à l’aise à parler entre nous, libérées du double sentiment d’infériorité que l’on peut ressentir en étant débutante et en tant que femme. »

Même détermination à Montpellier. Halima, 33 ans, travaillait en restauration rapide suite à un parcours scolaire chaotique. Sans jamais renoncer. « J’ai passé le Bac en candidat libre, je l’ai eu mais professionnellement, j’avais toujours ce sentiment d’inachevé », confie-t-elle. A la Mêlée de Montpellier, la « magnifique intervention » de Simplon fait mouche. Elle aime déjà la logique et la créativité de l’informatique, elle découvre avec enthousiasme l’ouverture d’esprit de ceux qui y travaillent. « Dans ce secteur, on s’attache uniquement aux compétences, à la technique. Pas au physique. Et il y en a pour toutes les personnalités », souligne-t-elle, ravie.

Une formation gratuite et ouverte à toutes

Le programme est 100% gratuit grâce à un financement « sécurisé en amont » via des partenariats avec des entreprises et collectivités. Il est ouvert à toutes les femmes. « Certaines sont toutes jeunes, d’autres en reconversion… Ce que l’on cherchait, c’est la mixité totale, des parcours, des âges, des origines, pour former des cohortes les plus hétérogènes possibles », renchérit Cécile Couderc. La plupart des apprenantes sont totalement novices mais toutes partagent la même appétence pour le code, validée par Simplon dans le cadre d’une sélection poussée.

A l’avenir, une autre formation féminine pourrait voir le jour chez Simplon, cette fois sur les métiers des systèmes et réseaux. « Sur les métiers du développement, ça commence à bien bouger. Par contre, en infrastructure, le combat s’annonce plus ardu, les femmes y sont pratiquement absentes », constate Cécile Couderc. En parallèle, Simplon poursuit son combat en faveur de l’inclusion des femmes dans les métiers du numérique au travers d’actions de sensibilisation (Les Intrépides de la Tech). La directrice envisage aussi de développer des dispositifs d’empowerment dans certaines entreprises.
Marie-Dominique Lacour

Crédits photos : Simplon.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Les-developpeuses-de-Simplon-codent-l-avenir-au-feminin,39220