Les coopératives d’activité et d’emploi : quand les salariés sont créateurs d’entreprise

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Dispositf d’accompagnement à la création d’entreprise, les CAE intègrent des préoccupations sociales, environnementales et économiques pour favoriser la réussite des entrepreneurs. Un modèle gagnant : 85% des entreprises soutenues par les CAE sont pérennes.

« Dans une Coopérative d’activité et d’emploi (CAE), on regarde d’abord la personne, le projet de vie puis le projet d’entreprise. On prend en compte l’humain dans son environnement global », raconte Myriam Saint-Léger, à la tête de Com.Cassandre, une agence de communication basée à Revel, en Haute-Garonne. Lorsqu’elle arrive sur la région en 2003, elle doit créer son propre emploi et pousse la porte de Regate, la CAE de Castres dans le Tarn dont elle a entendu parler. Trois semaines plus tard elle facturait son premier client et dix ans plus tard, elle est sociétaire de cette coopérative « pour contribuer à [son] tour au développement de ce dispositif et pour transmettre » elle aussi. Les coopératives d’activité et d’emploi ont émergé au début des années 2000. Depuis la loi sur l’Économie sociale et solidaire du 31 juillet dernier, leur cadre est définitivement posé, le dispositif validé. Les CAE proposent d’accompagner la création d’entreprises dans un « cadre collectif et sécurisé » souligne Philippe Le Breton, gérant de Gers Initiative à L’Isle-Jourdain dans le Gers.

Une évolution sans pression

Les créateurs sont salariés de la CAE, une Scop (société coopérative et participative) qui prend en charge la gestion administrative de l’entreprise tout en assurant une formation continue - collective et individuelle – à l’entrepreneur débutant. Un mode de fonctionnement qui permet à la fois de confronter son projet à la réalité du terrain, de se consacrer entièrement à son activité, et d’échanger avec les autres salariés lors des réunions dans les différents points d’accueil de la région. Car le créateur reste indépendant et fait « ses propres choix tout en étant accompagné », indique Myriam Saint-Léger. Un confort certain quand la pression quant aux résultats n’a pas d’objet : « nous ne demandons pas d’avoir des clients pour se lancer, nous n’exigeons pas de chiffre d’affaires et la sortie du dispostif est simple », énonce Philippe Le Breton. 10% du chiffre d’affaires réalisé doit cependant être reversé à la CAE pour la gestion administrative, sociale et fiscale mutualisée. Non, l’idée ici, « c’est que l’entrepreneur devienne associé au sein de la Scop », précise Philippe Le Breton. A l’instar de Myriam Saint-Léger, être associé c’est prendre des parts de la société et participer à sa gouvernance. Une alternative proposée à tous les entrepreneurs en phase de sortie du dispositif au bout de deux ans. Les CAE de Midi-Pyrénées comptaient, en 2013, 190 associés pour huit coopératives au total. Elles salariaient 568 personnes et ont généré au total 12,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Nathalie Malaterre

Sur la photo : Une partie de l’équipe de Gers Initiative. DR.

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Les CAE en Midi-Pyrénées

La région compte huit CAE au total, dont cinq à caractère généraliste : toutes les activités, hormis celles règlementées, sont accueillies. Il s’agit essentiellement de métiers de prestations de service, de conseil, formation, artisanat d’art etc. Trois sont spécialisées, une et dédiée au secteur de la santé et du bien-être, les deux autres au bâtiment. A terme, de nouveaux CAE devraient être créer dans le Lot, les Hautes-Pyrénées, et l’Ariège. L’accès au dispositf s’effectue après un premier entretien suivi de la signature d’une convention qui reste un engagement moral tant qu’aucun chiffre d’affaires n’est généré.

Plus d’infos sur : www.cooperer.coop)]

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Source : https://www.toulemploi.fr/Les-cooperatives-d-activite-et-d-emploi-des-Scop-dont-les,15170