
Aujourd’hui, les Compagnons du Devoir aimeraient changer leur image un peu vieillotte et même faire le buzz à l’occasion de leurs portes ouvertes organisées les 27 et 28 janvier prochains. « Les gens nous connaissent par notre aura mais ignorent bien souvent que nous formons du CAP au diplôme d’ingénieur, aussi bien des jeunes apprentis issus de la troisième, que des nouveaux profils venus de l’université, qui ont décroché de leurs études. D’ailleurs, nous allons changer d’appellation pour devenir la Grande école des femmes et des hommes en compagnonnage », souligne Laurent Lepage, responsable régional promotion et recrutement des Compagnons du Devoir. « Les Compagnons forment aujourd’hui à 26 métiers, « 21 pour être précis en Midi-Pyrénées » dans quatre grandes familles : la métallurgie, les métiers de bouche, le bâtiment et les matériaux souples.
500 jeunes en compagnonnage dans la région
Le compagnonnage repose sur des valeurs fondamentales : le savoir-faire, et le faire savoir, le savoir-être, la mobilité, l’expérience et la multipolyvalence. « Le premier formateur reste l’entreprise car il s’agit d’une formation en alternance, mais les compagnons apportent de leur côté les bases du métier. » La région possède plusieurs sites des Compagnons : à Rodez, Albi, Toulouse et Colomiers. « Rodez compte l’institut de la pierre, Albi se dédie à trois métiers : mécanicien (sauf auto et moto), menuisier et maçon. Toulouse compte quasiment tous les métiers et Colomiers forme à la métallurgie. » La région Midi-Pyrénées recense en tout 500 apprentis parmi les trois publics : prépa métier pour les bacheliers généraux et technologiques et les étudiants, prépa Tour de France pour les bacheliers pros et plus ou les titulaires d’un CAP et l’apprentissage destinés aux collégiens et aux lycéens.
Se faire connaître du monde universitaire
Aujourd’hui la problématique des Compagnons du devoir est d’amener ces jeunes « non pas comme par le passé à acquérir uniquement une bonne formation, mais à devenir un compagnon », constate Laurent Lepage. Une nuance de taille et d’importance pour l’association. « Actuellement sur l’ensemble des jeunes que nous formons, 30% effectuent leur Tour de France. Notre objectif à l’horizon 2015 est que la moitié d’entre eux le fassent et qu’ensuite 50% de cette catégorie choisissent de devenir compagnon, afin que nous puissions disposer de 1.000 à 2.000 compagnons pour renouveler nos effectifs. » Mais l’association souhaite également se faire connaître plus largement auprès du public universitaire en passant des partenariats avec l’Université du Mirail, Paul Sabatier ou Capitole 1. « Nous entendons leur démontrer que nos formations peuvent correspondre à leurs jeunes et aider les décrocheurs à se réorienter. »
Agnès Frémiot