
Il règne une ambiance détendue et bon enfant dans les locaux de l’association « Etre mobile, c’est permis » à Papus. Une dizaine de personnes assistent à la formation au code de la route avec café et petits gâteaux. « Depuis l’obtention de l’agrément « auto-école sociale » en avril dernier, sur 14 personnes qui ont été présentées au code de la route, 13 l’ont eu. Et trois personnes sur trois ont obtenu le permis du premier coup », se félicite Martin Douçot, porteur du projet.
Un succès pour cette auto-école sociale, qui propose aux publics en difficulté des méthodes d’apprentissage adaptées et des solutions de financement, couronnée par le prix régional Talents des cités dans la catégorie « création » à hauteur de 7.000 euros. « Nous projetons d’investir dans un simulateur de conduite », souligne celui qui est associé dans l’aventure à trois autres personnes, Pascale Bruyère, Sébastien Verdoux et Sébastien Fradin. L’association est en course pour l’obtention du Grand prix Talents des cités 2012 et ses 5.000 euros à la clé remis le 20 octobre.
Confiance et mobilité
Au-delà des résultats au code de la route, la véritable victoire de cette auto-école sociale est d’assurer par l’apprentissage du permis la réinsertion sociale et professionnelle de personnes souvent isolées. L’association s’est ainsi donnée comme objectif d’aider ces personnes qui éprouvent des difficultés de compréhension de la langue française et qui n’ont pas l’argent nécessaire pour s’inscrire dans une auto-école. Moyennant une contribution financière réduite (400 euros), la signature d’un accord engage les participants à suivre la formation avec assiduité et à assister aux ateliers thématiques.
« Nous établissons une formation de 150 heures échelonnée sur 10 mois, dont 6 heures impératives de formation au code par semaine. Nous demandons une participation obligatoire à des journées de regroupement consacrées à des ateliers (sortie vélo pour apprendre à se positionner sur la chaussée, théâtre pour gérer le stress à l’approche de l’examen, apprentissage aux premiers gestes de la mécanique) qui assurent une dynamique de groupe », ajoute-t-il. Ainsi, les prétendants au permis « gagnent en confiance et en autonomie dans leur recherche d’emploi, et se resociabilisent ». A noter que ces derniers ne doivent pas prendre l’initiative de se présenter à l’association pour passer leur permis. Elles sont dirigées par une structure sociale, comme la Mission locale.
Audrey Sommazi
Information : www.emcp.fr