Deux rendez-vous (Toulouse, le 5 avril et Montpellier le 8 avril) qui ont fait le plein, les professionnels du secteur ayant visiblement besoin de mieux cerner l’identité et les enjeux de ce territoire de 5,7 millions d’habitants à l’attractivité exceptionnelle puisqu’il attire 52 000 résidents de plus chaque année.
Responsable des études statistiques à la Direccte, Pierre Crosnier a mis en évidence la croissance déséquilibrée de ce territoire étonnant, l’un des plus dynamiques sur le plan de l’emploi. Mais qui affiche un taux de chômage de 12%, le plus fort après la région « Hauts de France », et dont 16,7% (contre 14% en moyenne) de la population est sous le seuil de pauvreté... Autre caractéristique, la concentration des activités sur les deux métropoles, avec une prédominance pour l’agglomération toulousaine, qui regroupe deux-tiers des emplois productifs.
La région a créé beaucoup d’emplois ces dernières années, 10.000 par an depuis 2008, mais plus de 20.000 personnes entrent sur le marché du travail chaque année.
Le nombre de demandeurs a augmenté de 85% entre 2008 et 2016, c’est sans précédent. La région compte désormais 560.000 inscrits pour les catégories ABCD. « Sur les derniers mois, on constate enfin une amélioration des indicateurs », souligne cependant Pierre Brosnier, « avec une hausse de 0,7% des offres sur le dernier trimestre 2015, par rapport à 2014 et une progression sensible de l’intérim. »
Des métiers porteurs
L’observatoire du CarifOref et le Pôle analyses d’Atout Métiers ont dressé, dans ce contexte, la liste des métiers porteurs. Sans surprise, les activités de l’hôtellerie/restauration (5,5% des actifs en région) ont toujours d’importants besoins, notamment en employés polyvalents dans l’hôtellerie et dans les établissements de restauration collective.
Le secteur santé et social (14% des actifs) recrute également beaucoup, les pôles de recherche, les CHU et la silver économie constituent des atouts de la région. Le domaine du commerce et de la vente (10% des actifs) est confronté au problème du renouvellement et à l’évolution du numérique, il a besoin de personnels formés, plutôt jeunes et féminins. Téléconseillers et ingénieurs technico-commerciaux sont recherchés.
Autre activité en progression, le numérique sous toutes ses formes (aéronautique, fibre, Big data, robotique, réseaux sociaux, objets connectés…) qui ouvre un champ très vaste même si les volumes d’emplois sont limités : analystes programmeurs, techniciens d’exploitation, web designers…
Les métiers traditionnellement en tension comme ceux de la construction, de la maintenance et de l’industrie frôlent souvent la pénurie de main d’œuvre. « Dans ces secteurs, 30% des recrutements restent difficiles pour les entreprises", selon l’Observatoire régional de l’emploi.
Tous ces métiers vont continuer à rester porteurs, et beaucoup sont accessibles avec le niveau Bac ou moins. En 2022, 80% des postes à pourvoir seront liés à des départs en retraite.
Marc Pouiol
Sur la photo : L’hôtellerie/restauration ont toujours d’importants besoins en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Photo DR.