Le milieu du vin est-il accessible pour les personnes qui souhaiteraient y faire carrière ?
Il l’est, mais il faut passer impérativement par une formation, et il existe un réseau très dense en France pour se spécialiser. Dans la région, je songe ainsi à l’École d’ingénieur de Purpan, à l’Ensat, au Lycée de Riscle, dans le Gers, et à celui de Carcassonne. C’est également un bon moyen de se reconvertir, avant de reprendre une exploitation, à condition évidemment d’avoir une stratégie pour la développer, d’exercer par exemple la fonction de caviste.
Quelles sont les différents types de carrières dans le milieu du vin ?
On peut songer d’abord aux métiers techniques de la vigne : chefs de culture, ouvriers, ou chefs d’exploitation. Vient ensuite le travail à la cave : œnologues, chefs de cave, ingénieurs qualité... Ces métiers s’orientent de plus en plus vers la qualité, la traçabilité, le suivi, et le développement durable. Dans le Gers, la Coopérative de Plaimont y travaille particulièrement.
Le métier de la commercialisation prend également de l’importance, car on s’aperçoit qu’elle concerne de plus en plus d’entreprises de petite et de moyenne taille. Cette profession doit, en outre, intégrer maintenant l’aspect digital et le e-commerce.
Enfin, le volet tourisme doit également être pris en considération.
Vous évoquez la commercialisation, est-ce dans cette optique que vous avez présidé, avec TBS, à la création de l’école de management dédiée au vin ?
Oui, c’est un diplôme spécial sur lequel nous avons travaillé pour les vins du Sud-Ouest. Il comprend le diagnostic, le plan de commercialisation, le développement à l’export... C’est une formation très pragmatique, qui concerne en premier lieu les exploitants et leurs salariés. Le Bachelor, lui, est plus général et a pour objectif d’attirer les jeunes vers ces métiers. Je pense qu’à terme, un Mastère pourrait être mis en place.
Aujourd’hui, les opportunités d’emploi se nichent-elles, selon vous, du côté de la commercialisation des vins ?
Les exploitations ont de plus en plus besoin de commerciaux pour pénétrer les marchés français et internationaux. Ces métiers permettent également de décrocher des opportunités de postes à l’étranger.
La filière viticole est donc une filière d’avenir pour l’emploi ?
Clairement oui, mais avec des problématiques qui lui sont propres. Nos modèles économiques doivent s’adapter aux enjeux internationaux pour devenir plus compétitifs. En France, il y a de la place pour plusieurs types de viticulture.
Propos recueillis par Agnès Frémiot
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Sur la photo : Paul Fabre, président de l’Interprofession des vins du Sud-Ouest. Photo Frédéric Maligne DR.