Implantée depuis plus d’un demi-siècle à Paris et à Lyon, L’École internationale de cinéma et d’audiovisuel (Eicar) descend vers le sud. Elle installe son troisième campus à Montpellier, choisie pour « son écosystème particulier, à la croisée de la technologie et de la créativité », indique Frédéric Sitterlé, le directeur de l’école. Les étudiants seront accueillis au sein de la Halle de l’innovation du quartier Cambacérès : dans les locaux du groupe Ynov, 5000 mètres carrés ont été expressément aménagés pour dispenser des formations techniques de l’image et du son. Deux premiers Bachelors ouvrent en septembre 2025 : Films d’animation et Montage VFX, centré sur la postproduction. « Ils correspondent au bassin économique de l’agglomération », explique le directeur, qui envisage d’étendre son offre à terme « en fonction des besoins des entreprises locales ».
"moins de barrières technologiques à l’entrée"
À l’Eicar plus encore qu’ailleurs, l’intelligence artificielle cristallise les enjeux. « On ne la craint pas. Le cinéma a toujours grandi avec les nouvelles technologies, le son, la couleur, le montage informatique… Les compétences évoluent mais on n’a jamais eu autant de monde sur les plateaux », analyse Frédéric Sitterlé, qui reste toutefois « prudent et attentif » face à cette (r)évolution. « Outre la technique, nous devons renforcer la dimension artistique, éthique et culturelle. C’est, toujours, la vision de l’artiste qui définit l’œuvre. S’il veut utiliser l’IA, il lui faudra des repères, des références », explique-t-il. « De l’art est né le développement de l’esprit critique. À l’aube de cette Renaissance numérique, les écoles ont un rôle important à jouer : moins de barrières technologiques à l’entrée, c’est une formidable opportunité de former des citoyens éclairés », conclut l’enthousiaste directeur.
Marie-Dominique Lacour
Crédit photo : EICAR