Formation : des dispositifs centrés sur l’employabilité en Midi-Pyrénées

État, Région, Opca, Pôle emploi, établissements publics et privés, entreprises... tous les acteurs de l’emploi et de la formation tendent aujourd’hui vers un même objectif : combiner formation et insertion.

La réforme de la formation professionnelle, les contrats aidés, le « Plan 100.000 formations » pour les demandeurs d’emploi, les dispositifs issus de la loi sécurisation de l’emploi... tout concourt aujourd’hui à rapprocher la formation au monde du travail. Et à en faciliter l’accès à ceux qui en ont le plus besoin.

240 millions d’euros affectés aux contrats aidés

Deux ambitions au cœur du « Plan 100.000 », lancé par le gouvernement à l’issue de la conférence sociale de juin 2013. Ce plan de formation prioritaire pour l’emploi vise, d’un côté, les chômeurs (la moitié des demandeurs d’emploi de la région Midi-Pyrénées possède un niveau inférieur ou équivalent au Bac). De l’autre, les offres d’emploi non pourvues (estimées à environ 6.000 dans la région). L’État et ses partenaires (Région, Opca, Pôle emploi...) assumant le coût des cursus jugés efficaces et pertinents au regard des besoins de chaque territoire.
Autres outils de la politique de l’emploi, les contrats aidés. Assortis pour la plupart d’une obligation de formation, ils s’adressent là encore aux plus fragiles : jeunes peu qualifiés, demandeurs d’emploi de longue durée, en situation de handicap, seniors... Rejoints depuis la fin 2012 par les emplois d’avenir, les contrats de génération, puis les emplois francs, les contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) et contrats initiative emploi (CIE) ont également permis à des milliers de personnes d’accéder à un emploi l’année dernière, dans la région. Et à une formation ! Soit un « coup de pouce » de l’État de 240 millions d’euros.

Former ne suffit plus

Si l’alternance a perdu du terrain l’année dernière, apprentissage et contrats de professionnalisation continuent, eux aussi, à faire partie des priorités des politiques de l’emploi. État et Région ont affecté 100 millions d’euros à leur développement d’ici à 2015 en Midi-Pyrénées. Le principe même de l’alternance s’inscrit en effet dans cette volonté de connecter la formation au marché du travail, en combinant des périodes d’emploi en entreprise et des sessions en centre de formation. Un modèle qui a fait ses preuves (80% de taux d’insertion en moyenne), mais avec toutefois des résultats très variables selon les diplômes préparés, les organismes, l’accompagnement proposé... L’objectif de la réforme de l’apprentissage tend justement vers plus d’efficacité. Dans les établissements publics et privés aussi, un mouvement semble s’être engagé. « Nous avons une mission d’insertion, vers l’emploi mais également dans l’emploi, qui nous a par exemple conduit à mettre en place les « Mercredis de l’alternance » au sein des Greta, notre objectif étant d’accompagner le public à chaque étape de son projet professionnel », indique Jean-Louis Bonevie, directeur technique du Greta de Toulouse. Ailleurs, ateliers de techniques de recherche d’emploi, rencontres professionnelles et autres job dating se multiplient aussi pour lever les derniers freins à l’insertion.

Une façon de rappeler que la formation constitue un préalable pour décrocher un emploi (lire ci-dessous), si, et seulement si, elle correspond aux besoins du marché. Et d’inciter les candidats à bien s’informer sur les opportunités avant de s’engager...
Ingrid Lemelle

Image : Fotolia - JC Wolmer Guibaud

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Quels sont les diplômes les plus demandés ?

Publiée le 8 avril dernier, l’enquête « Génération 2010 » du Céreq a permis de confirmer l’importance du diplôme dans la recherche d’un emploi.
Ainsi, 48% des non diplômés étaient au chômage au moment de l’enquête. Un chiffre à confronter aux 70% titulaires de BTS-DUT, qui avaient trouvé leur premier emploi trois mois après la fin de leurs études... Les titulaires de CAP et BEP sont un peu moins mal lotis, mais face à la concurrence des Bac Pro, leurs difficultés se sont aggravées : leur taux de chômage atteint 32%, soit 15 points de plus que pour la Génération 2004. Les diplômés de licence professionnelle paraissent également relativement préservés. A l’opposé des titulaires de licence générale, qui restent très pénalisés (leur taux d’emploi à trois ans chute de 11 points par rapport à leurs aînés). Seuls les diplômés de l’enseignement supérieur en santé-social trouvent finalement quasiment tous un emploi dès leur sortie de formation. Quelle que soit leur discipline, ingénieurs et docteurs restent aussi protégés de la dégradation économique.
Plus près de nous, et selon le dernier « Diagnostique territorial » de Qapa (site de mise en relation entre employeurs et candidats), les recruteurs de la région Midi-Pyrénées recherchent en premier lieu des titulaires de Bac, Bac professionnel ou équivalent (22,2% des offres en janvier 2014) et des DUT, BTS, Bac +2 (à 22,1%). Les CAP, BEP réunissent, quant à eux, 19,4% des offres, suivis des Licences et Bac +3 (10,9%), des DESS, DEA, Grandes Écoles, Bac +5 et plus (10,5%) et des Maîtrises, IEP, IUP, Bac +4 (5%). Soit effectivement très peu d’opportunités pour les non diplômés.
I.L)]

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Source : https://www.toulemploi.fr/Formation-des-dispositifs-centres-sur-l-employabilite-en-Midi,14323