De plus en plus de salariés aspirent au changement, quitter son employeur est-il alors la seule solution ?
Non bien sûr, d’autant que quitter son employeur implique toujours une prise de risque. Vérifier en interne si son envie de changement peut être concrétisée me semble la première chose à faire. Dans tous les cas, il faut pousser plus loin sa réflexion, et ne surtout pas occulter cette aspiration. Elle est le signe que quelque chose ne va plus, et il faut donc s’en préoccuper avant que cela ne dégénère en frustrations, en désengagement... Et absolument se préparer avant de commencer à en parler !
Comment pose-t-on les bases de son évolution ?
Que l’on envisage son évolution en interne ou en externe, il va falloir « se vendre », et donc avoir les outils de son propre marketing. On commence, pour cela, par faire un état des lieux de ses compétences, de ses apports pour l’entreprise, de ses axes de progrès... et bien sûr de ce que l’on déteste ! Bref, on fait son petit bilan de compétences, et on remet à jour de son CV. Un bon exercice ! Le but, c’est d’être ensuite en mesure de parler de soi en 5/10 minutes maximum. Un véritable bilan de compétences peut s’avérer utile, car le dispositif implique de travailler deux projets et donc de faire des études de terrain, et c’est une très bonne façon de confronter ses envies à la réalité.
Comment convaincre son employeur de miser sur une mobilité interne ?
En général, le plus grand obstacle, c’est le manager direct, celui pour qui la mobilité d’un collaborateur va impliquer un changement, de devoir le remplacer... Il faut donc chercher à tout prix à en faire un allié, lui faire passer le message sans le menacer (sourires).
Ensuite, il faut se constituer un réseau de personnes qui peuvent vous aider, en interne comme à l’extérieur de son entreprise (dans les organisations professionnelles par exemple). Et les aborder, non pas en leur demandant un poste, mais des conseils ! Cette étape est essentielle, et constitue souvent le plus grand frein des candidats qui n’osent pas... Et puis elle nécessite, comme je le disais, d’être bien préparé, et méthodique. Il faut planifier et préparer chaque rendez-vous. Partir « la fleur au fusil », c’est risquer de passer à côté d’opportunités, et de le regretter... Pour finir, il faut penser à remercier les personnes qui vous ont aidé, et les tenir au courant de votre évolution.
Doit-on profiter de toutes ces démarches pour envisager déjà la suite ?
Oui, notamment si elles démontrent que votre projet initial est réalisable, mais pas à court terme. Parfois, son désir n’est pas en adéquation avec ses compétences, mais peut le devenir en passant par des étapes intermédiaires, une formation, ou plusieurs postes. Il faut alors ne pas se précipiter et inscrire son projet dans la durée.
En revanche, il faut savoir qu’à l’inverse d’une mobilité externe, une mobilité interne implique rarement une évolution de salaire...
Propos recueillis par Ingrid Lemelle
Plus de conseils et près de 12.000 offres d’emploi dans l’édition 2016 de « Qui recrute dans votre région ? »
Image Jean-christophe Wolmer-Guibaud - ToulEmploi.