Aurore Govin n’a qu’un seul mot d’ordre, l’épanouissement de ses équipes. Fondatrice du cabinet de recrutement Neetch, elle philosophe : « Le bien-être au travail est vital pour moi. Si mes employés ne vont pas bien, moi non plus », souligne-t-elle. Pas fan de la « course à la performance et à la conquête du marché », la cheffe d’entreprise privilégie « l’engagement et l’autonomie ». Elle pilote l’activité tout en laissant ses six salariés, « ni contrôlés, ni managés », arranger leurs horaires comme ils le souhaitent. Mais surtout, elle vient d’atteindre le but qu’elle poursuivait depuis la création de Neetch en 2013 : instaurer la semaine de quatre jours.
Adopté officiellement en janvier, le dispositif a été déployé dans sa forme la plus poussée : pour tous, un jour de repos supplémentaire fixe - le vendredi – sans contrepartie. « Pas question de ramener les trente-cinq heures sur quatre jours », insiste Aurore Govin, « l’idée était bien de réduire le temps de travail ». Pourtant, trouver le bon format et faire adhérer les équipes n’a pas été chose aisée. En premier lieu, la directrice instaure le télétravail tous les vendredis. Un échec : « Deux mois plus tard, le bilan était très mauvais. La productivité avait chuté, l’esprit d’équipe aussi. »
Exit le vendredi
Bien loin de rétropédaler, la cheffe d’entreprise décide d’aller plus loin : puisque le travail à distance ne fonctionne pas, autant fermer la boutique le vendredi midi. En parallèle, pour optimiser la matinée « où tout le monde avait déjà la tête en week-end », la traditionnelle réunion du lundi est déplacée au vendredi. Mais là encore, Aurore Govin constate un non-sens : « en fin de compte, on venait au bureau juste pour une réunion ; c’était complètement contre-productif, à l’opposé de l’idée initiale », explique-t-elle. La solution s’impose donc d’elle-même : le vendredi sera purement et simplement non travaillé. La réunion hebdomadaire se tient désormais le jeudi entre 18h et 19h, avant les trois jours de week-end.
Ce chantier achevé, Aurore Govin pense maintenant aux prochaines étapes de son développement. Elle ambitionne de faire grandir son cabinet, « tout doucement, pour ne pas casser l’équilibre » et souhaite permettre prochainement à ses salariés de devenir associés en leur ouvrant son capital.
Marie-Dominique Lacour
Crédit photo : Hélène Ressayres - ToulEmploi.