Cerner la formation qui correspond vraiment à son projet. Identifier le bon organisme de formation. Détecter les opportunités. Convaincre ensuite son futur employeur... Autant d’obstacles qui jalonnent le parcours du candidat à l’alternance. Un parcours d’autant plus ardu que les jeunes l’empruntent souvent « à l’envers », observe Michel Condomitti, consultant formateur pour l’organisme de formation Vidal : « Ils se focalisent généralement sur une formation, sans savoir à quels métiers ou secteurs elle mène vraiment. Alors qu’il faut au contraire se poser tout un tas de questions avant de choisir sa formation : quel est le métier que je veux faire, quelles sont les qualités requises, les conditions d’exercice de ce métier, les débouchés ? »
Confronter son projet à la réalité du marché
Une réflexion préalable que la directrice du service emploi formation apprentissage de la Chambre de métiers et de l’artisanat Haute-Garonne conseille elle aussi d’avoir : « J’incite les candidats à se confronter à la réalité des métiers, à profiter des stages de découverte ou de dispositifs telles que l’EMT ou les périodes de mobilisation, pour rencontrer des professionnels et valider leur projet », déclare Catherine Gavet. Une bonne façon d’éviter les déconvenues et de commencer sa prospection. « Définir le métier vers lequel on souhaite s’orienter, c’est aussi définir les secteurs et les entreprises susceptibles de vous recruter, les zones géographiques où elles sont implantées, et donc poursuivre sa sélection jusqu’à choisir sa formation et l’organisme correspondant à son projet », ajoute Michel Condomitti.
Si certaines écoles peuvent alors vous mettre en relation avec certaines entreprises, seuls 20% des alternants signent leur contrat par leur intermédiaire. Nombreuses sont en revanche celles qui proposent désormais des actions d’accompagnement. L’occasion de rappeler que l’alternance entraîne la signature d’un contrat de travail et donc s’assimile à une recherche d’emploi traditionnelle, avec tout ce que cela implique en termes d’outils (CV, lettre de motivation...), d’engagement et d’attitude. « Je préconise la qualité à la quantité des informations, et surtout, à la personnalisation du CV et de la lettre de motivation, insiste Michel Condomitti. S’il existe bien sûr une base commune, il faut absolument adapter chaque démarche à son interlocuteur si on veut espérer passer le premier cap de sélection des CV. »
Travailler son « savoir-être »
En plus des outils classiques de prospection (Internet, annuaire des entreprises des chambres consulaires, Pôle emploi...), certains dispositifs permettent d’identifier des postes. L’Offre régionale des contrats d’apprentissage, mise en place par la Région (accessible depuis son site Internet) ou la récente Bourse de l’alternance initiée par la Chambre de commerce et d’Industrie Midi-Pyrénées en font partie. Certains salons et autres job-dating spécifiques se multiplient également, facilitant ainsi la mise en relation directe avec les recruteurs.
Reste à convaincre que vous êtes LE ou LA candidate idéal(e). « La préparation à l’entretien d’embauche est essentielle, estime Catherine Gavet. Dans le cadre d’un job dating, il faut notamment faire passer un maximum d’informations en peu de temps et ce n’est pas évident... Nous sensibilisons aussi les jeunes au savoir-être : soigner sa présentation, être ponctuel, poli, positif... tout cela est très important ! Enfin, nous veillons à établir les bases d’un langage commun, car bien souvent le jeune « parle » diplôme, alors que le chef d’entreprise « parle » métier, tâches, poste de travail... » « Et cherche un candidat très motivé pour travailler dans son entreprise, poursuit Michel Condomitti, qui suggère ainsi de travailler sa recherche en trois temps. Avant l’entretien, en confirmant par exemple la veille son rendez-vous ; pendant l’entretien, en prouvant sa motivation pour le poste ; et après l’entretien, en remerciant son interlocuteur, en le relançant pour connaître sa décision... On multiplie alors les chances d’être « vu » et ce suivi est une très bonne façon de témoigner sa motivation. »
Enfin dernier conseil : connaître le contrat que vous aller signer, ce qu’il implique pour l’employeur, ce que vous allez lui coûter... « Car on ne peut pas bien « vendre » un produit qu’on ne connaît pas ! » rappelle Michel Condomitti.
Ingrid Lemelle
Illustration Jean-Christophe Wolmer Guibaud
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