Dans un contexte « pénurique », comment une entreprise peut-elle attirer les les spécialistes de la cybersécurité ?
Les informaticiens d’aujourd’hui sont les commerciaux d’hier.
Pour attirer ces talents, l’entreprise doit être capable de bousculer les codes habituels du travail et se montrer souple. Les experts du domaine de la cybersécurité sont bien souvent des geeks. À l’entreprise de les séduire. Il va également falloir qu’elle les comprenne et les accepte tels qu’ils sont. Ils peuvent ainsi mener de front plusieurs activités en même temps, et les employeurs doivent apprendre à leur faire confiance.
Ils termineront leur mission, car ils sont fiables. Ils sont simplement plus indépendants et travaillent parfois en horaires décalés.
Je recommande également de les faire encadrer par des personnes jeunes.
Quels sont les process spécifiques à mettre en place pour les recruter ?
Il faut pouvoir les attirer. Il convient donc de marketer son offre d’emploi et de bien travailler sa marque employeur. L’entreprise doit aussi aller les chercher là où ils sont, sur les réseaux sociaux, dans les salons dédiés au jeu, le Toulouse Game Show par exemple, et leur proposer des modes de recrutement différents, qui les interpellent. Enfin, elle peut les appâter avec un projet séduisant, à la pointe techniquement.
Faire évoluer les compétences en interne peut être une autre piste pour parer à la pénurie de main-d’oeuvre, non ?
L’employeur doit pour cela déceler et repérer les passionnés qui composent ses effectifs, afin de leur proposer une formation certifiante en cybersécurité qui leur permettra d’évoluer sur leur poste. Pour cela, elle peut mener des petits challenges, dans des moments de team-building, autour de ces compétences.
Il faut également ne pas laisser vieillir ses informaticiens. C’est une très belle piste de Gestion prévisionnelle des compétences (GPEC) dans l’entreprise.
Ce sont aussi des candidats volatiles, comment les fidéliser ?
Ils sont volatiles... et pantouflards ! Je recommande donc de les valoriser dans leur fonction, en leur permettant de transmettre leurs compétences, ou en reconnaissant l’apport de leur savoir-faire dans l’entreprise. Enfin, l’élément crucial consiste à toujours demeurer à la pointe de la technologie.
Quelles solutions pour les plus petites entreprises qui n’ont pas forcément les ressources pour mener ces différentes stratégies ?
Je leur recommande de mutualiser ces compétences, dans la mesure où une telle organisation est compatible avec leurs activités, et de créer ainsi un pool de spécialistes qui pourront travailler en équipe.
Propos recueillis par Agnès Frémiot
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Sur la photo : Corinne Cabanes, dirigeante du cabinet Corinne Cabanes et Associés. Photo DR.
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