Désormais, chaque mois, plus de 900 travailleurs indépendants occitans se lancent dans l’aventure du freelancing sur Malt. Un volume d’autant plus étonnant que la place de marché n’est installée à Toulouse que depuis un an. Un chiffre qui ne surprend pourtant pas son directeur général. « Nous comptons aujourd’hui environ 350.000 freelances en France, dont 22.000 en Occitanie, ce qui est assez cohérent. Cette évolution rapide illustre une tendance structurelle. Elle répond à un besoin de liberté. Liberté de choisir quand, comment et avec qui ils travaillent. A l’envie de casser aussi le lien de subordination. Et enfin, à un désir de faire évoluer sa rémunération », observe Alexandre Fretti.
Des « cols blancs » en mal d’indépendance donc, pour moitié issus du secteur de la tech. « Nous avons également de plus en plus de spécialistes des fonctions support, toutes les prestations intellectuelles non réglementées étant les bienvenues chez Malt », souligne son directeur. Des profils « experts » pour la plupart, 70% des membres justifiant de plus de deux ans d’expérience et un tiers de plus de huit ans d’expérience. Bon nombre exercent des métiers en tension, notamment dans le domaine technologique. Ce qui contribue également au succès de Malt. « Les entreprises sont contraintes de s’adapter aux nouvelles attentes des actifs, et le recours aux freelances est un moyen très efficace de trouver des compétences aujourd’hui pénuriques. »
Des avances sur trésorerie
En Occitanie, Pierre Fabre, Royal Canin, Airbus ou encore Continental ont ainsi recours à la plateforme. « Nous sommes en train d’écrire de belles histoires. C’est très encourageant, d’autant que le territoire est très riche », confie Emmanuel Lamare, responsable du bureau toulousain. En fonction de la taille des structures utilisatrices, et du niveau de services souhaité, Malt leur facture entre 5 et 15% des prestations réalisées. Les freelances eux, versent entre 5 et 10% de commission à la plateforme qui leur permet non seulement d’accéder à des missions, mais aussi d’être payés à l’issue dans un délai de 48 heures (contre 30 à 60 jours en temps normal), de bénéficier d’une assistance, d’une protection ou encore de participer à des évènements.
Un modèle qui a déjà permis à Malt d’enregistrer un volume d’affaires de 5 millions d’euros entre septembre 2022 et septembre 2023, en Occitanie. « Nous avons l’ambition de le doubler », déclare Alexandre Fretti, manifestement très confiant. « Nous sommes déjà perçus comme le LinkedIn du freelance, mais le marché est encore très jeune... »
Ingrid Lemelle
Sur la photo : Alexandre Fretti, directeur général de Malt. DR.