Au service communication de l’UIMM Occitanie*, Romain Barbetti est un alternant comme les autres. Ou presque. Car du haut de ses 29 ans, il a déjà connu plusieurs métiers. « Jeune, j’étais passionné de mécanique automobile. Dès le collège, je suis parti en préapprentissage, et après mon CAP, j’ai travaillé en CDI chez CD Sport, une école de pilotage avec des Formule Renault. C’était génial mais très prenant, avec beaucoup de déplacements sur les circuits en France, en Espagne, en Belgique », raconte-t-il. L’itinérance lui pèse, le jeune homme a envie de découvrir d’autres univers. Pour y parvenir, la route sera longue : Bac pro Commerce, BTS, Bachelor et enfin, Master Manager digital. Au terme de sept ans d’études en alternance, Romain touche au but.
"Je ne regrette absolument rien"
Un parcours qui l’a forgé. Lui qui plus jeune, vivait « au jour le jour », se projette désormais. « Même si j’ai encore beaucoup à découvrir, j’ai déjà le sentiment que mon travail est utile, intéressant. On traite d’enjeux importants comme les transitions et la réindustrialisation, ce sont des choses qui portent. J’aime toujours le sport automobile bien sûr, mais le côté manuel ne me manque pas. Je ne regrette absolument rien. » Sa responsable Marie Habermacher non plus : « Romain n’est pas là par hasard. Il est sorti de sa zone de confort, il s’est donné les moyens d’en arriver là. Avant même de travailler avec lui, je savais que je pourrais compter sur lui », affirme-t-elle.
Avant d’intégrer l’UIMM et malgré sa motivation, le jeune homme essuie plusieurs refus directement liés à son âge : pour un alternant de plus de 26 ans, l’employeur doit débourser un Smic à taux plein, quelle que soit l’année d’études, bien plus que pour un « jeune ». « On m’a dit très souvent : dommage, vous êtes trop cher. Oui, c’est dommage, même si je peux comprendre », se souvient Romain. Au contraire, Marie se réjouit d’avoir embauché un alternant en reconversion, une première pour elle. « Sa maturité professionnelle et son autonomie font une vraie différence. Face au public de l’UIMM, principalement des personnalités politiques locales et des chefs d’entreprise, mieux vaut avoir un peu de bagage. J’ai toute confiance quand il me représente », souligne celle qui lui a donné sa chance. À moins que ce ne soit l’inverse ?
Marie-Dominique Lacour
*Union des industries et métiers et de la métallurgie
Article extrait du dossier "Reconversion : comme une envie de casser la voie", à lire dans ToulEco Le Mag, actuellement en kiosque et sur notre boutique en ligne.
Photographe : Hélène Ressayres