3/6. IA : IA plus qu’à !

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Troisième partie de notre dossier consacré à l’intelligence artificielle en entreprise avec Luc Trunzler, ce consultant et formateur s’étant donné pour mission de vulgariser l’IA, et d’accompagner les dirigeants qui ne peuvent désormais que s’adapter, notamment face à l’essor de la « GenIA ».

Pour rester compétitives, les entreprises n’ont plus d’autre choix que de franchir le pas. IA, le mot est sur toutes les lèvres, mais de quoi parle-t-on ? « On admet communément que l’intelligence artificielle est un système qui, à partir d’une information, prend une décision », indique Luc Trunzler, consultant et formateur. « L’IA existe depuis longtemps : les systèmes déterministes sont apparus dans les années 1950, puis l’IA prédictive a explosé il y a une quinzaine d’années avec notamment le Deep Learning. Mais le buzz, c’est l’IA générative », détaille-t-il.

Car les premières formes d’IA (toujours utilisées) nécessitent un bon niveau de connaissances techniques. En revanche, la « GenIA », celle qui génère de la donnée, est accessible à tous. Un peu trop facilement au goût de certains chefs d’entreprise, qui voient d’un mauvais œil leurs salariés s’aider de ChatGPT sans leur approbation. Tandis que d’autres se contentent de constater, amusés, la subite amélioration de la qualité rédactionnelle des courriels. Enfin, quelques-uns poussent pour sa démocratisation : « Je connais une entreprise qui oblige ses salariés à n’utiliser que ChatGPT plusieurs heures chaque jour pour les acculturer. Une méthode un peu extrême », rapporte Luc Truntzler.

Plus besoin de lancer un appel d’offres pour un projet long, coûteux et sans garantie de résultat, l’intelligence artificielle se consomme désormais « en mode Netflix ». En payant chaque mois un petit montant, l’entreprise peut aisément mettre à disposition de tous ses salariés des outils facilitant leur quotidien. « C’est le nouveau paradigme apporté par l’IA générative », explique Luc Truntzler, « intégrer et offrir de l’IA à ses salariés en un clic, sans se ruiner, avec des retombées quasi-immédiates et potentiellement énormes ».

Encore faut-il le faire correctement. Tout d’abord, prendre en compte le conflit de rationalité : les dirigeants visent principalement la productivité (et parfois la créativité) quand les salariés sont généralement en quête de sens, de qualité et d’autonomie. Selon l’expert, il est « essentiel de créer un lien » entre ces deux visions pour réussir l’intégration de l’IA. Un compromis à trouver, qui passera aussi par la capacité à lever la tête et à réfléchir sur ses pratiques, autrement dit prendre le temps. « Un obstacle majeur pour des dirigeants qui n’en ont pas », constate Luc Truntzler, qui sanctuarise des « rituels d’inspiration » dans l’agenda des patrons qu’il accompagne. Il les encourage à participer à des webinaires et conférences régulièrement, pour prendre du recul sur les évolutions au lieu de foncer tête baissée. Car rien ne sert de courir : l’IA ira toujours plus vite. « Ce que j’enseigne aujourd’hui sera peut-être devenu totalement basique dans six mois », plaisante-t-il très sérieusement.
Marie-Dominique Lacour

Crédit photo DR.

Notre dossier "L’IA est là !" est paru dans le dernier ToulEco le Mag, en vente en kiosque et sur notre Boutique en ligne.
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Bio

Conférencier et formateur, Luc Truntzler se donne pour mission de vulgariser l’IA. Très actif dans l’écosystème français, il est également engagé dans la communauté régionale : vice-président de NXU et créateur du podcast 360 IA, il co-dirige la Factory IA et Data au sein de Digital113, où il a initié la Cartographie IA en Occitanie et la série web L’IA en boite. À Toulouse, il enseigne à TBS Education et TMS.

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Source : https://www.toulemploi.fr/3-6-IA-IA-plus-qu-a