
Tous les lundis et jeudis matin, une quinzaine d’anciens cadres ou dirigeants d’entreprise se retrouvent à l’agence cadres du Pôle emploi de Toulouse. Outre la constitution d’un réseau, ces réunions ont surtout pour objectif de promouvoir les compétences des seniors auprès des entreprises de la région. Animé par Josiane Pelix et Shirley Sabathier, le Club a démarré mi-novembre et compte intensifier ces actions en ce début d’année qui coïncide avec la mise en place du Plan Seniors dans les entreprises (voir L’Actu du 28 septembre 2009). Il invite également des cadres en poste, des sociétés d’intérim spécialisées ou de portage lors de présentations, afin de confronter les demandeurs d’emploi aux possibilités qui s’offrent à eux.
Des actions inédites en France
Face à l’augmentation du taux de chômage des seniors, la loi impose en effet désormais des pénalités à toute entreprise n’ayant pas engagé de réflexion sur le maintien dans l’emploi ou le recrutement des plus de 50 ans. Le Pôle emploi de Toulouse a ainsi décidé de créer des actions spécifiques et inédites à ce jour en France. « Le Club apporte un appui sur les techniques mêmes de recherche d’emploi, telles que l’élaboration du curriculum vitae, des lettres de motivation et la préparation des entretiens. Il vise également à créer un réseau des demandeurs d’emploi entre eux, et un outil de promotion des profils. Ainsi, un cadre Ressources Humaines postulant dans une entreprise pourra être amené à présenter les CV des autres membres du groupe susceptibles d’intéresser le prospect », expliquent les deux responsables.
L’originalité de l’action réside dans un travail d’enquête et de prospection collectif s’appuyant sur le dispositif légal. Il cible les entreprises régionales de 50 à 300 salariés. Chaque membre du Club prend contact avec les responsables des Ressources Humaines pour leur présenter la mesure. Ces rendez-vous permettent de collecter des informations concernant les perspectives d’emploi et les pratiques de recrutement.
Des reporting permettent ensuite le partage de données et la mise en place d’argumentaires. « Il est primordial de connaître la perception des seniors et les a priori dans les entreprises pour mettre en place des stratégies de placement. De plus, ces échanges permettent de travailler également sur l’image de soi des candidats, souvent dégradée », estime Josiane Pelix. « Pas adaptables », « trop chers », « pas doués en informatique », « vont prendre la place du chef » : autant de préjugés contre lesquels il faut lutter lorsqu’on a plus de 50 ans et que l’on recherche un emploi de cadre. Le tout jeune Club a déjà permis de trouver un CDI, et un CDD.
Christy Granja
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