Corentin Bouffard, vous êtes cofondateur de Wilbi, que vous comparez à un « Tinder des métiers ». Comment ça marche ?
C’est une application mobile qui a pour but d’aider les jeunes dans leur orientation professionnelle en leur montrant la réalité des métiers : à part quelques-uns qui ont toujours su ce qu’ils voulaient faire plus tard, on a tous vécu cette phase un peu floue, parfois même douloureuse, où l’on doit prendre une décision pour son avenir. Le meilleur moyen de faire ce choix est d’avoir des retours d’expérience. Et on a voulu des formats dynamiques, inspirés des réseaux sociaux, parce que lire des fiches métiers ce n’est pas vraiment attractif !
A ce jour, l’application recense plus de 250 professionnels, soit autant de métiers très diversifiés, tant par leurs secteurs d’activité que leurs niveaux de diplômes. Il vous en manque encore ?
Bien sûr, nous en ajoutons tout le temps. A terme, nous projetons également d’avoir deux ou trois professionnels par métier pour proposer aux jeunes des modèles qui leur ressemblent, et parce qu’une même profession cache des quotidiens qui peuvent être bien différents selon la façon et l’endroit où on l’exerce. On veut aussi ouvrir le champ des possibles : les plus consultés sont les plus familiers, tels que décorateur d’intérieur, médecin… L’application va agir de manière proactive pour proposer à l’utilisateur d’autres métiers qu’il connait moins ou mal, du bucheron à l’ingénieur. Parmi les plus atypiques, on peut citer détective privé ou thanatopracteur.
L’appli est 100% gratuite pour les utilisateurs. Comment faites-vous ?
Nous sommes financés par des acteurs de l’emploi qui ont besoin de promouvoir et valoriser leurs métiers auprès des jeunes : de très grandes entreprises et des organisations professionnelles qui représentent toute une filière, mais aussi des collectivités qui veulent faire connaître les professions et les valeurs de la fonction publique. A noter que nous produisons aussi beaucoup de métiers non financés, comme architecte ou éducateur canin. Et nous continuerons : Wilbi est un outil pédagogique, soutenu par le ministère de l’Education nationale, on est très vigilants là-dessus.
Quels sont vos projets ?
Notre grand chantier est de mettre en place un site internet, d’ici septembre prochain, pour dupliquer l’appli et rendre plus accessible tout notre contenu. En parallèle, nous continuons de développer l’entreprise, de recruter et d’étoffer le panel de métiers dans le but de devenir l’outil de référence en France. On discute pas mal avec les acteurs de l’aéronautique et du spatial. Nous venons aussi de démarrer un partenariat avec le secteur agroalimentaire pour ajouter de nombreuses professions : découpeur de volailles, pâtissier, fromager ou encore ramasseur laitier, un métier beaucoup plus complexe et intéressant qu’il n’y paraît !
Propos recueillis par Marie-Dominique Lacour
Sur la photo : Corentin Bouffard et Charlotte Tandou, cofondateurs de Wilbi. Crédit : Wilbi
