Nathalie Rieu, vous êtes chargée d’affaires au sein de l’agence Randstad aéronautique de Colomiers. Pourquoi avoir mis en place ce programme de reconversion ?
Nous avions déjà mené un programme de ce type, il y a une dizaine d’années, et nous l’avons remis en place au moment où l’activité du secteur automobile a baissé à nouveau dans la région et ailleurs. Nous avons en effet constaté que pas mal d’intérimaires arrivaient en fin de mission et que nous n’avions pas d’autres opportunités à leur proposer.
Nous avons donc cherché un moyen de continuer à les faire progresser, car il est essentiel pour nous de faire évoluer nos intérimaires. Nous avons tout naturellement songé à l’aéronautique en constatant que les passerelles entre les compétences étaient assez évidentes et que le secteur était en croissance d’activité constante.
Comment sélectionnez-vous les candidats ?
Ils ont été recrutés par Randstad et Pôle emploi dans le cadre d’une Préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC). Nous opérons une sélection sur les compétences et la motivation. L’objectif est en effet que les candidats obtiennent un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) exigé par les grands donneurs d’ordre du secteur. Ce diplôme de niveau V, reconnu par l’État, sanctionne une formation diplômante et qualifiante. Pour cela, ils suivent une formation accélérée de quatre mois qui demande énormément d’investissement personnel.
Quel est le profil des candidats ?
Il varie selon les formations. Mais ils possèdent tous déjà des bases dans les métiers de la production, avec des diplômes qui vont du CAP au BTS. Nous avons des groupes très hétéroclites. En terme d’âge, les candidats ont rarement plus de 45 ans à cause de la pénibilité de certains postes.
Quels sont les postes auxquels vous formez ?
Il s’agit en général de postes d’ajusteur monteur aéronautique, de mécanicien système et de câbleur électricien aéronautique. Ce sont les trois métiers phares de la filière, qui font partie des profils les plus recherchés, et vers lesquels les compétences issues de l’automobile sont le plus aisément transférables.
Une fois la formation terminée, que se passe-t-il ?
Au bout de quatre mois, les candidats formés sont employables mais la formation ne livre que les bases du métier. Il y a encore un long parcours de formation à suivre ensuite sur le terrain.
Propos recueillis par Agnès Frémiot
Sur la photo : Nathalie Rieu, chargée d’affaires au sein de l’agence Randstad aéronautique de Colomiers. DR.