L’Isae-Supaero de Toulouse, école d’ingénieurs en aéronautique, a inauguré en septembre dernier son cursus pédagogique en trois ans dédié à l’entrepreneuriat. « Porteurs ou non de projets innovants, nos étudiants devront à la sortie de l’école posséder une mentalité d’entrepreneurs c’est-à-dire être agiles, réactifs, capables de s’adapter en temps réel aux exigences des clients. Ce sont ces profils d’ingénieurs qui osent, qui sont aujourd’hui recherchés par les grands groupes », explique Philippe Girard, responsable pédagogique en management de projets et entrepreneuriat à l’école. Les derniers classements des écoles d’ingénieurs françaises ne s’y trompent d’ailleurs pas en intégrant dans leurs critères l’entrepreneuriat. « Beaucoup d’écoles s’y mettent, certaines par le biais de leur propre incubateur. Nous, nous avons plutôt décidé d’accompagner les élèves, de les aider à poser leur projet jusqu’aux portes d’une pépinière », souligne Philippe Girard.
L’accompagnement de projets
La première année, « une semaine créativité » est bloquée pour apporter une idée ou se concentrer sur une étude de cas. En deuxième année, les élèves porteurs d’un projet le valident en rédigeant un dossier de faisabilité. « Actuellement, une douzaine de projets sont en cours de constitution dont Airvada, un drone gonflable transportable dans un sac à dos, amphibie et dirigeable par smartphone. » La troisième année, deux mois pleins sont consacrés à l’obtention du certificat entrepreneuriat qui inclut des cours de création de start-ups, notamment en matière juridique. Autre possibilité, à la fin de la deuxième année, se tourner vers un master en innovation technologique et entrepreneuriat à l’école Polytechnique en deux ans.
Des anciens aux commandes de start-ups prometteuses
Une journée d’échange d’expériences entre aînés à la tête de start-ups conquérantes et jeunes étudiants encore à l’école a été organisée le 31 mars dernier. L’occasion de découvrir la star du jour, Dreem, co-créée par Quentin Soulet de Brugière, Supaero 2015, qui développe un bandeau connecté capable d’améliorer la qualité du sommeil. Déjà presque plus rien d’une start-up, avec ses quarante salariés à Paris et dix à San Francisco et ses levées de fonds totalisant 10 millions d’euros, auxquelles Xavier Niel, patron de Free, a participé. De son côté, Bertrand Joab-Cornu, cofondateur de Wingly, plateforme de co-avionnage dans l’aviation légère, qui permet à un passager de profiter d’une balade aérienne et au pilote d’amortir ses coûts à l’heure de vol, a bénéficié de 30.000 euros de la BPI et de 20.000 euros de Zodiac Aerospace. Des exemples à suivre.
Isabelle Meijers
Sur la photo : De gauche à droite, Bertrand Joab-Cornu et Quentin Soulet de Brugière, anciens élèves créateurs de start-ups, Philippe Girard, responsable pédagogique, et Pierre Gaillard, président de l’association Isae-Supaero Entrepreneurs. Photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.
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