Le dispositif n’est pas nouveau, mais il demeure au final relativement confidentiel. Depuis sa création en 1992, le Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire (Fastt) porte divers types de prestations dont l’objectif est de faciliter le quotidien des intérimaires, et leur rendre l’accès au travail plus simple. Logement, crédit, mutuelle et déplacements sont autant de domaines où le Fastt peut intervenir, fort des quelque 20 millions d’euros qu’il perçoit chaque année.
La mobilité, cependant, requiert toute son attention car c’est essentiellement l’accès au site de travail qui éloigne les personnes de l’emploi. Favoriser l’accès à son lieu de travail renforce donc l’employabilité et permet de répondre plus rapidement à la demande des employeurs. Le Fastt agrée pour ce faire de très nombreuses associations qui mettent en place des dispositifs aptes à solutionner cette problématique.
8.300 journées travaillées dans ces conditions
En Midi-Pyrénées, l’AIL (Association d’insertion lotoise), plateforme solidaire dont Jean-Pierre Clair est à la tête depuis 1994, est partenaire du Fastt dans ce cadre-là. Présente dans le Lot, son territoire d’origine, mais aussi l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne, le Gers et la Haute-Garonne, l’AIL propose de la location de véhicules et du covoiturage : « Au-delà de l’agglomération toulousaine, nous n’offrons que des services de mise à disposition de véhicules car la ruralité, dont la spécificité est l’éclatement des bassins d’emplois, ne permet guère le covoiturage », explique Jean-Pierre Clair.
La plateforme dispose donc d’un parc de 32 véhicules, voitures, utilitaires ou scooters, pour un usage destiné exclusivement aux intérimaires pour leur trajet domicile/travail. Via le Fastt, ils bénéficient effectivement de 30 jours de prise en charge sur l’année, ce qui abaisse le coût de la location à 10 euros la journée. Dans le même esprit, l’AIL gère un service de covoiturage à Toulouse qui remporte un certain succès puisque toutes les voitures mises en location roulent à plein : « Chaque véhicule compte au moins 4 passagers », souligne Jean-Pierre Clair.
Chacun bénéficie des 30 jours de prise en charge qu’il peut transmettre à un "chauffeur" : « car presque 20% des intérimaires n’ont pas le permis de conduire », rappelle Jean-Pierre Clair. 411 intérimaires midi-pyrénéens ont pu avoir recours à ces dispositifs depuis 2011. Ce qui représente 8.300 journées travaillées selon le Fastt. Dans la pratique, chaque agence d’intérim doit proposer le service à ses salariés, dans la réalité l’aide à la mobilité est sous-utilisée. Il ne faut donc pas hésiter à la suggérer pour ne pas avoir à renoncer à une mission.
Nathalie Malaterre
