Fondée à Paris, l’école des commerces de l’alimentation Cifca s’est implantée dans la Ville rose depuis huit ans. Installée au cœur du Marché d’intérêt national, l’antenne toulousaine forme chaque année une quarantaine de professionnels des métiers de bouche, cavistes et crémiers-fromagers, via des Certificats de qualification professionnelle (CQP). Les cursus durent neuf à dix mois, en alternance. « Ils viennent trois jours une semaine sur deux, sauf en décembre où ils restent en entreprise. Autant qu’ils s’habituent, car ce sera dans leur futur métier un mois d’activité intense », avertit Michel Bagneris, formateur au Cifca Toulouse.
Outre les CQP, l’école propose aussi le CAP Crémier-fromager en un an, pour des candidats qui ont déjà validé les matières générales avec un Baccalauréat ou d’un autre CAP. Ce diplôme donne un accès immédiat au statut d’artisan. Pourtant, il est peu demandé : « Dans la pratique, les personnes préfèrent se former via le CQP, plus exigeant, pour éventuellement passer ensuite le CAP en candidat libre », constate le formateur.
Enfin, le Cifca dispense également des formations courtes, sur six jours, à destination des fromagers professionnels déjà établis ou porteurs d’un projet de création d’entreprise. Trois à quatre sessions sont organisées chaque année.
« Être passionné, c’est bien, mais ça ne suffit pas »
« Passionné, il faut l’être. Il faut aussi être commerçant et avoir bien intégré tout ce que cela implique », prévient Michel Bagneris. Entre autres, travailler quand les autres sortent du boulot, se reposent ou font la fête. « Certains assurent que ça leur est égal mais ils ne se rendent pas toujours compte des impacts sur leur vie sociale et familiale. Une fois qu’ils le vivent, ils déchantent. J’insiste vraiment très fort sur ce point », souligne le formateur, aguerri à tous les rythmes par ses 34 années passées en grande distribution.
Michel Bagneris a lui-même testé le Cifca en suivant non pas un, mais les deux CQP en même temps. Et a tellement apprécié l’école qu’il a choisi finalement d’y rester. Nombre de ses étudiants sont eux aussi en reconversion. « Ex-pharmacien, architecte ou même journaliste, on brasse vraiment des gens de tous horizons et de tous âges », se réjouit le formateur. Cette année, le benjamin du groupe a 19 ans, la plus âgée 62 ans. La moyenne d’âge oscille autour de 30-35 ans. Un gros avantage selon le formateur : « on a affaire à des gens motivés, réfléchis, qui savent pourquoi ils sont là », souligne-t-il.
Parmi les projets, une formation d’une journée autour du saké pourrait bientôt voir le jour. En parallèle, l’école réfléchit aussi à ouvrir un BTS œnotourisme en 2025. « Rien n’est décidé », précise toutefois Michel Bagneris. « Nous avons la capacité de le faire, reste à étudier la demande », complète-t-il.
Marie-Dominique Lacour
Crédit photo : Cifca