6/8. Reconversion : Il faut y croire !

Des parcours semés d’embuches, mais une satisfaction « au bout du chemin ». Des itinéraires différents, mais une détermination et un optimisme communs. Voici les témoignages de Didier et Martine, qui améliorent chacun à leur façon le quotidien des personnes qu’ils croisent...

Didier Fleury : « Que du bonheur ! »

A 54 ans, Didier Fleury a sauté le pas. Ancien employé-caviste, il fonde en août 2021 « Le Coq du Village », un wine-truck itinérant. Quelques mois plus tard, il poursuit sur sa lancée entrepreneuriale en ouvrant sa propre cave à Tarbes.

« Dans les villages, les commerces ont fermé, à la place il y a maintenant des machines en tous genre, des distributeurs de pain, de nourriture... Un jour, en vacances, ça m’a sauté aux yeux et je n’ai eu qu’un but : trouver le moyen de recréer ce lien social distendu. Je suis bien content parce que je crois qu’à mon niveau, j’ai réussi : quand le Coq du Village arrive, tout le monde se réveille et je vois des gens de différentes catégories sociales qui ne se parlaient pas et qui maintenant échangent naturellement. Le vin, c’est un vecteur de partage. Pourtant, au départ ce n’était pas gagné pour mon idée atypique… Le plus dur a été de trouver des financements, d’essuyer les refus des banques et de repartir encore avec mon bâton de pèlerin, jusqu’à obtenir un accord. Deux ans plus tard, ce n’est que du bonheur : je suis mon propre patron, le camion et la cave fonctionnent bien, je fais un métier passionnant et j’ai le sentiment de contribuer à améliorer le quotidien des gens. Que demander de plus ? Si j’ai un conseil à donner, c’est de ne pas se poser trop de questions avant de se lancer et surtout, de croire en soi. Passion et conviction ! »
Marie-Dominique Lacour

Martine Lubot : « Il faut y aller au bon moment »

Trente ans d’emplois précaires n’ont pas réussi à la résigner. En obtenant son diplôme d’aide-soignante à Pamiers l’an dernier, Martine Lubot prouve qu’il n’existe pas de fatalité.

« Je suis fière. Mon parcours scolaire a été très difficile, j’ai arrêté en cinquième et je n’ai jamais réussi à trouver ma voie. Je n’ai connu que des emplois précaires, aide-ménagère, auxiliaire de vie, j’ai travaillé en crèche aussi mais sans obtenir le diplôme de puériculture. A 40 ans, première étape, j’ai eu un CAP Petite enfance. En 2022, j’ai réussi à obtenir mon diplôme d’Aide-soignante. Aujourd’hui, je travaille au centre médical de Lavelanet qui dépend de l’hôpital de Foix et à 56 ans, je découvre pour la première fois le travail en équipe, le soutien que peuvent apporter les collègues, le sentiment d’appartenance. C’est un nouveau monde pour moi. Je suis entourée de gens intéressants, je reçois de la reconnaissance professionnelle et je gagne beaucoup mieux ma vie. Mais je n’ai pas encore tout à fait fini : pour obtenir un CDI, il faut passer un concours. Je me suis inscrite et je suis confiante, grâce à toutes les étapes que j’ai déjà franchies. Il n’y a pas d’âge ni de bagage à avoir pour faire ce que l’on aime, je crois surtout qu’il faut surtout être bien entouré et savoir y aller au bon moment. Comme je dis souvent, le résultat est toujours au bout du chemin ! »
Marie-Dominique Lacour

Témoignages extraits du dossier "Reconversion : comme une envie de casser la voie", à lire dans ToulEco Le Mag, actuellement en kiosque et sur notre boutique en ligne.

Photo DR.

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Source : https://www.toulemploi.fr/6-8-Reconversion-Il-faut-y-croire,41338