Technicienne de laboratoire à Montpellier, spécialisée en microbiologie, Christine Soulier tombe de haut lorsque son patron lui annonce qu’elle va être remplacée par une machine. « On m’a proposé de rester… pour appuyer sur des boutons ! C’était hors de question », se souvient-elle.
"Je l’ai déjà gagnée, ma vie !"
Plutôt qu’une dépression, Christine choisit la formation. « Quand ils ont descendu mon cher microscope à la cave, j’ai compris que mon ancien métier était mort et enterré. J’adorais mon job mais ça ne servait à rien de m’accrocher : il fallait que je fasse très vite mon deuil et que je change complètement de voie », explique-t-elle. De son grand-père, menuisier ébéniste, elle garde l’amour de l’odeur du bois et décide de s’orienter vers une certification d’écorecycleuse de meubles. Trois mois plus tard, elle ouvre sa boutique « Sauveurs de rêves » dans sa nouvelle maison à Sauve, « un merveilleux village médiéval » dans le Gard.
« Nouveau métier, nouvelle maison, nouveau département... Je n’ai gardé que mon mec », s’amuse l’entrepreneure qui n’aurait jamais pensé le devenir. « J’étais en CDI depuis trente ans, j’avais la sécurité de l’emploi et j’étais une vraie citadine, très consommatrice. Je me laissais guider, comme beaucoup de gens je pense, par l’idée qu’il faut gagner sa vie le mieux possible. Mais au fond, ça veut dire quoi ? Je l’ai déjà gagnée, ma vie ! Aujourd’hui je reçois une reconnaissance que je n’ai jamais ressentie en trente ans de laboratoire et ici, rien ne coûte cher. Je gagne moins d’argent, mais je n’ai pas besoin de plus. »
Marie-Dominique Lacour
Portrait extrait du dossier "Reconversion : comme une envie de casser la voie", à lire dans ToulEco Le Mag, actuellement en kiosque et sur notre boutique en ligne.
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