2/8. Reconversion : David Blon, la vigne chevillée au corps

David Blon était ingénieur dans le secteur aéronautique, il est désormais vigneron. En 2019, il a quitté Toulouse et son job pour suivre sa compagne Sarah Frissant, et reprendre l’exploitation du château Couperoses, dans le Minervois. Portrait du premier témoin de notre dossier « Reconversion : comme une envie de casser la voie ».

Au départ, il semblait taillé pour les études, pas pour le travail de la terre. Après son DUT mesures physiques, David Blon obtient son diplôme d’ingénieur, poursuit en doctorat, puis démarre sa carrière à Toulouse chez un sous-traitant d’Airbus, au service des essais en vol. Il y restera trois ans. Rien ne paraissait pouvoir le détourner de cette voie sans histoire. Sauf que… David partage la vie de Sarah, issue d’une famille de vignerons et diplômée en œnologie. En 2019, lorsque qu’elle décide de reprendre l’exploitation familiale, le Château Coupe-roses à La Caunette, dans l’Hérault, il la suit.

« Travailler le vivant, c’est stimulant. Il faut s’adapter en permanence. »

Pour acquérir les connaissances de base, il suit un BTS Viticulture-Œnologie, « VO, pour les intimes », à distance. Sarah s’installe en tant que jeune agricultrice, David devient son salarié. « Au total, on est quatre : Sarah, son frère Mathias, sa compagne Caroline et moi », explique-t-il. La jeune génération passe le domaine, certifié bio depuis 2013, en biodynamie. Malgré un contexte sécurisant - une structure existante qui tourne bien -, le jeune repreneur admet avoir fait un grand saut dans l’inconnu. « J’ai quitté un job de bureau pour un métier de terrain. Et même plusieurs métiers ! », s’amuse-t-il. Car à l’exploitation où « il y a toujours quelque chose à réparer », ce bricoleur-né ne manque pas de chantiers. Ça lui va bien. Aujourd’hui âgé de 34 ans, David apprécie son « superbe cadre de vie » et sa liberté. Seule ombre au tableau, la conjoncture difficile. « On est pris entre le marteau et l’enclume, mais on s’en sort », constate le jeune vigneron optimiste. Son conseil, se renseigner en profondeur sur le métier visé, pour ne pas (trop) l’idéaliser : « comprendre les difficultés avant de se lancer permet d’accepter les galères et surtout, de profiter des rares moments où tout va bien ! », conclut-il en souriant.
Marie-Dominique Lacour

Portrait extrait du dossier "Reconversion : comme une envie de casser la voie", à lire dans ToulEco Le Mag, actuellement en kiosque et sur notre boutique en ligne.

Crédit photo : Yann Castanier.

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Source : https://www.toulemploi.fr/2-8-Reconversion-David-Blon-la-vigne-chevillee-au-corps,41337