Vous avez sans doute déjà entendu parler de la Fresque du climat. Ce jeu de rôle, qui sert à expliquer les mécanismes du changement climatique, est un outil pédagogique de plus en plus populaire. L’association qui l’a créée en 2018 revendique ainsi prés d’un million de participants. Et une rapide recherche internet permet de se rendre compte qu’écoles, universités, associations et même entreprises rejoignent chaque semaine le mouvement. Celui-ci connaît d’ailleurs désormais des déclinaisons thématiques sur l’innovation, le numérique, le sport, etc.
En 2022, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) a ainsi imaginé sa propre fresque consacrée à l’emploi durable. « Elle a été pensée par l’un de nos vice-présidents au niveau national en lien avec le laboratoire d’idée du chercheur Jean-Marc Jancovici, The Shift Project. Son objectif est de favoriser la prise de conscience de la transformation de l’emploi qu’implique l’urgence du changement climatique. Il se destine à un public large (chercheurs d’emploi, étudiants, chefs d’entreprise, collectivités, services publics pour l’emploi, responsable des ressources humaines, conseillers en réinsertion, etc.). Une des particularités du jeu est que l’on doit souvent se mettre dans la peau d’un autre acteur économique. Un patron peut devenir un demandeur d’emploi et inversement », raconte Alain Liebermann, qui dirige le groupe toulousain de l’association.
Entreprises, acteurs de l’emploi et cabinets RH ont répondu présents
Après des expérimentations à Nantes et Niort, c’est au siège toulousain de GRDF qu’a eu lieu le 31 mars dernier cette nouvelle animation. Elle a réunit de nombreuses entreprises (GRDF, Enedis, Veolia, Eiffage, Aéroport de Toulouse-Blagnac), des acteurs de l’emploi (Pôle emploi, Apec, Afpa, etc.) ainsi que des cabinets RH (Taman, Ekoo, etc.). En tout, trente-trois personnes ont participé à l’événement, qui s’inscrivait dans le cadre d’un cercle de réflexion du Laboratoire des entreprises engagées de Haute-Garonne (Lab 2E), espace de discussion entre entreprises et acteurs qui soutiennent les chômeurs.
Ce projet revêt une importance toute particulière pour SNC, qui lutte contre le chômage et pour la réinsertion depuis presque quarante ans. « Le but premier est que les participants reviennent riches de ce qu’ils auront appris lors de la fresque, pour faire évoluer leur fonctions respectives. Mais c’est vrai que c’est aussi une porte d’entrée vers notre association et ses actions [1]. Cela peut nous permettre de trouver des nouveaux financeurs », confie Alain Liebermann. L’association espère proposer « avant l’été », d’autres fresques de l’emploi en durable sur Toulouse. « Cette fresque peut être aussi une manière de faire du team-bulding au sein d’une entreprise, de redonner sens à son activité », estime le dirigeant de Solidarités nouvelles face au chômage à Toulouse.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Vendredi 31 mars, la fresque de l’emploi durable a été expérimentée a Toulouse au siège de GRDF. Crédit Rémy Gabalda - ToulEmploi.
Notes
[1] Par exemple, le financement d’emplois solidaires pour des personnes très éloignées de l’emploi dans des structures de l’Économie sociale et solidaire (ESS).