Victor, 20 ans, en est certain : il sera skateur professionnel. Ce sportif de haut niveau a décroché en Terminale, il y a deux ans. « Je me suis concentré sur mon sport mais je me suis blessé, raconte-t-il. Alors je me suis dis que je devais passer le Bac. Car sans ce diplôme, des portes se ferment, il est la clé et ma garantie, ma sûreté ».
Depuis septembre, il est sur les bancs du Lycée Nouvelle chance, satisfait d’avoir un emploi du temps aménagé pour s’adonner à son sport. Mais pas seulement. « J’ai le portable de certains profs qui nous envoient des SMS. J’ai besoin de ce cadre », précise-t-il.
A ses côtés, Léa, 19 ans, et Abdel, 20 ans, qui sont aussi ravis de suivre les cours de ce nouveau dispositif. La jeune fille a redoublé sa Seconde et sa Terminale. « La dernière année, ma cinquième, j’ai été absente, souvent. J’en avais assez du lycée, raconte-t-elle. Mais des professeurs attentifs m’ont orientée vers cette structure. Je ne manque plus les cours car ils sont adaptés. En plus, des affinités sont créées avec les professeurs ».
Abdel, lui, est arrivé d’Algérie pour aider sa mère souffrante. Manquant deux inscriptions consécutives en Terminale, il peut, à 20 ans, envisager de se spécialiser en informatique. "Avant j’avais même un peu honte, mais maintenant, je comprends les cours."
Quatre filières et petits groupes
C’est en cette rentrée 2016 que le premier Lycée Nouvelle chance a ouvert ses portes au Lycée Raymond Naves. « Il est une réponse nouvelle pour ceux qui ont arrêté leur scolarité sans diplôme. Il est une étape, une démarche pour passer le Bac », précise Nicolas Madiot, chef du service de l’information et de l’orientation à l’Académie de Toulouse, précisant que le décrochage scolaire pouvait avoir plusieurs causes, la démotivation de l’élève ou une orientation scolaire inadaptée.
Entourée par une équipe de vingt-et-un enseignants volontaires, cette première classe de vingt-sept élèves suit des cours dans quatre filières (S, L, ES et STMG), par petits groupes, de trois à douze personnes.
« Le but n’est pas de donner du contenu mais d’inciter les élèves à travailler de façon autonome des exercices qu’ils n’ont pas compris", affirme Cécile Flodrops, coordinatrice du dispositif. "Et chaque emploi du temps est individualisé et contractualisé avec l’élève, qui s’engage à venir en cours."
D’ailleurs, en 2017, ce dispositif pourrait s’étendre aux élèves de Première.
Audrey Sommazi
Sur la photo : Victor et Abdel, deux élèves du Lycée Nouvelle chance.
Photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.