
Sur la pelouse du Ramier, le 19 avril dernier, des équipes mixtes se sont opposées amicalement lors d’un tournoi de football. L’évènement n’avait a priori rien d’exceptionnel sauf que, cette fois, les joueurs étaient de jeunes demandeurs d’emploi et des chefs d’entreprises. Un ballon rond entre les crampons, ils ont présenté l’opération « Un but pour l’emploi », lancée par la Fondation Agir contre l’Exclusion (Face) à Toulouse. Pour lutter contre les discriminations dans l’accès à l’emploi, ce club d’entreprises (il en compte 120 à Toulouse) a mis en place une action innovante, proposant une formation qualifiante de quatre mois à quatorze jeunes demandeurs d’emploi issus de quartiers sensibles de Toulouse et surtout... un emploi à la clé !
Pour ce faire, l’initiative utilise le football comme moteur. « Cette formation associe aussi pour la première fois un partenaire sportif, la Fédération française de football, souligne Florence Heulin, directrice de Face Grand Toulouse. Elle prévoit donc de diffuser les valeurs du sport, de les intégrer et de travailler les notions de gestion et de cohésion de groupe ou encore la prévention des risques. »
70 CV pour 14 candidats
Le sport comme levier d’insertion professionnelle, mais pas seulement. Les entreprises partenaires se sont aussi engagées à employer les stagiaires à l’issue de la formation. « Les entreprises nous ont adressé leurs offres d’emploi avec le profil du candidat idéal, offres que nous avons diffusées dans les clubs sportifs de quartier et auprès d’une soixantaine de partenaires de l’emploi (Pôle emploi, mission locale...) », ajoute Florence Heulin, qui précise avoir reçu 70 CV. A la première réunion d’information collective, une quarantaine de candidats avait été sélectionnée pour un entretien individuel. Quatorze furent finalement retenus.
Les stagiaires de cette première promotion, parmi lesquels quatre filles, sont âgés entre 18 et 25 ans et neuf d’entre eux sont licenciés d’un club de football. Durant ces quatre mois, ils doivent effectuer deux stages dans leur future entreprise, l’un pour observer, l’autre pour s’immerger. Avec un objectif de 100% de réussite, cette initiative, qui a fait par ailleurs ses preuves dans d’autres villes de France, devrait être renouvelée l’an prochain.
Audrey Sommazi