
Pas moins de quarante nouvelles personnes visitent quotidiennement le site www.emplec.com (emploi, en occitan) et une dizaine de CV y ont été postés depuis sa mise en ligne le 1er février. Ce premier bilan satisfait Cécile Chadeuil, chargée de mission à l’Institut d’Estudis Occitans (IEO) porteur du projet en collaboration avec l’association Viure e Trabalhar al País. « Je suis contente de ce chiffre car il confirme une réelle attente », souligne-t-elle, précisant que des employeurs recherchent actuellement une auxiliaire de puéricultrice, un responsable de la diffusion ou encore un chargé de production et de développement culturel.
En sommeil par manque de moyens quelques temps après sa création en 2001, le site www.emplec.com renait de ses cendres en 2010, entièrement écrit en occitan car « l’offre d’emploi en lien avec cette langue est en pleine croissance dans de multiples corps de métiers », précise-t-elle. « Il ne lui manquait plus qu’un vecteur de communication pour regrouper employeurs et demandeurs d’emplois qualifiés en occitan. »
Ainsi, pour valoriser la diffusion de la langue d’oc et accompagner son développement avec l’appui des politiques menées par les collectivités, Emplec.com se positionne-t-il comme une nouvelle agence emploi aux fonctionnalités classiques : des offres sur tout le territoire occitan (de Nice à Pau, Bordeaux, Limoges, Clermont-Ferrand et Valence) classées par secteur d’activité, un agenda des formations ponctuelles ou permanentes autour de l’occitan, des fiches explicatives pour réaliser un CV, préparer un entretien d’embauche, envoyer une candidature spontanée ou encore demander des subventions à l’embauche...
Langue en « danger » selon l’Unesco
Au XXI e siècle, la langue d’oc prendrait donc un nouveau départ. Preuve en est, la convention signée en décembre dernier par la Région Midi-Pyrénées, l’Etat à travers le rectorat et la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt à partir d’un constat : l’occitan est classé par l’Unesco parmi les langues « en danger ». Ainsi une nouvelle étape de sauvegarde et de développement a-t-elle été mise en place entre les différents signataires pour la période 2009-2015 et prévoit notamment l’ouverture de trente nouvelles classes bilingues dans l’académie, l’ouverture de deux classes bilingues associatives et un développement significatif de la langue dans les collèges et lycées. En terme d’emploi, cette convention table sur la création de 12 à 15 postes de professeur des écoles par an durant cette période.
Audrey Sommazi