Covid-19. Les formateurs en ordre de marche en Occitanie

Le numérique est désormais un outil pédagogique bien ancré. Mais la soudaineté de la fermeture des établissements aurait pu mettre à mal la continuité pédagogique. Il n’en est rien puisque tout le monde s’est adapté au mieux pour permettre à tous de poursuivre leur formation. Exemples en Occitanie.

Le jeudi 12 mars, le président de la République annonçait la fermeture de tous les établissements scolaires dès le lundi suivant. Pour assurer la continuité pédagogique, écoles et organismes de formation se sont rapidement mobilisés en Occitanie. En tant que membre du service public pour l’emploi, l’Afpa est particulièrement concernée et met à disposition, depuis le 23 mars, l’ensemble des ressources pédagogiques accessibles aux organismes de formation et aux CFA.

« De notre côté, la formation à distance a été déployée dès le mardi 17 même si certaines formations ne sont pas compatibles avec ce type d’apprentissage », explique Sophie Izard, responsable communication de la direction régionale Afpa Occitanie, qui propose 561 sessions et forme environ 3000 stagiaires par semaine. Par ailleurs, les réfugiés pris en charge par l’Afpa dans le cadre du dispositif Hope continuent à être hébergés dans les centres grâce à des mesures respectant les consignes de confinement.

Une adaptation rapide

Le CESI, qui rassemble trois écoles*, illustre bien la réactivité des établissements. « Nous avons mis en place une continuité pédagogique dès le premier jour de confinement, le lundi 16 mars », assure Pascale Galy-Cassit, directrice de la région Sud-Ouest de CESI. « Nous avons très vite formé tous les apprenants aux outils, ainsi que nos intervenants, salariés et responsables pédagogiques. « Ce changement d’approche a souvent été facilité par un développement déjà conséquent de la pédagogie digitale, comme le souligne Denis Lescop, président de Montpellier Business School, qui s’est appuyé sur le corps professoral pour basculer au tout numérique à partir du 23 mars. « Cela a été relativement facile à mettre en place car les outils sont très disponibles aujourd’hui », explique-t-il. « On a simplement changé le mode de délivrance. Sur le coup, ça a un peu été stressant quand on nous l’a annoncé, mais nous avons une la chance d’être en fin de semestre. Plus compliqué si en début de semestre. La grande majorité des cours avaient déjà commencé » Au sein des écoles du campus IGS, les cours sont assurés à 95%, à l’exception de ceux qui nécessitent l’utilisation d’une salle ou d’un matériel spécifique.

Accompagner et tirer profit de cette situation

Du côté de TBS, le basculement vers le distanciel s’est fait dès le 16 mars avec « une vraie satisfaction des étudiants puisque nous avons une note de 5,7/6 à notre enquête », précise Stéphanie Lavigne. La présidente de l’école souligne cependant que cela nécessite un vrai travail du corps professoral. « C’est une pédagogie différente, expérientielle pour capter l’attention. » Elle met par ailleurs l’accent sur l’importance de l’accompagnement moral des étudiants et des personnels dans une situation inédite. Certains établissements craignent une lassitude et un décrochage difficile à contrôler si la situation se poursuit trop longtemps.
La question des évaluations et des concours d’entrée s’est posée et chacun s’est adapté à son public afin d’assurer un maximum d’égalité. Beaucoup observent une véritable coopération entre les différents services et tous soulignent les efforts effectués par le personnel. « Nous avons constaté que tout le monde est sorti du cadre et s’est très vite adapté. On note un rapprochement, une solidarité entre les gens », se réjouit-on au CESI. Des évolutions qu’il sera nécessaire de faire perdurer.
Si tous se félicitent du bon fonctionnement global, les établissements ont dû gérer des problématiques techniques. Entre étudiants étrangers rentrés chez eux et soumis à un contrôle strict d’internet, comme en Chine, saturation des serveurs à prévenir et zones blanches à contourner, les établissements de formation font face à de nouveaux défis mais sont au rendez-vous.
Paul Périé

Sur la photo : Christophe Rosello, formateur Afpa à Perpignan Rivesaltes, poursuit la formation de carreleur à distance. DR.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Covid-19-Les-formateurs-en-ordre-de-marche-en-Occitanie,28443