Quels emplois dans l’édition en Midi-Pyrénées ?

Article diffusé le 2 avril 2012

A l’occasion de la parution récente d’une étude sur l’édition en Midi-Pyrénées, Benoît Berthou, co-auteur de l’enquête, dresse le portrait du secteur et éclaire les pistes qui y mènent. A l’origine du Master Edition imprimée et électronique à Montauban, et enseignant-chercheur à Paris 13 dans les formations « Métiers du livre » de Villetaneuse, il a également formulé dix recommandations pour soutenir l’édition en Midi-Pyrénées.

Quel est le paysage de l’emploi dans le secteur de l’édition en Midi-Pyrénées ?
Une des bonnes surprises de notre enquête, menée conjointement avec Yanik Vacher chargée de l’économie du livre au Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées, a été le nombre d’emplois dans le secteur éditorial régional : au nombre de 209, ce qui place proportionnellement Midi-Pyrénées au-dessus d’autres régions. Mais il y a un grand volet d’intermittence dans ce métier, donc une grande partie des emplois demeure impossible à quantifier. Certaines petites maisons d’édition ont un mini-excédent, mais pas suffisant pour embaucher. Il faudrait réfléchir à un groupement d’employeurs, à des mutualisations de moyens qui faciliteraient l’embauche. C’est l’une des recommandations que nous faisons dans l’étude.

Comment se place l’édition dans le bassin d’emploi du livre ?
La filière livres représente 9.400 emplois, et l’édition est le maillon le plus stable. On voit bien avec la fermeture de Castela la fragilité des librairies. On ne peut pas se passer d’un éditeur, mais les librairies vivent en ce moment un malaise profond.

Quels chemins mènent à l’édition ?
On ne s’improvise pas éditeur. Cela suppose de se mettre au service d’un auteur, de savoir lire et comprendre un manuscrit et un projet. Et, dans le même temps, il faut pouvoir élaborer, ou au moins avoir un avis, sur la fabrication d’un livre, sa commercialisation, sa promotion… Bref, c’est un métier complexe et l’étape la plus importante est la formation. Le diplôme est clairement la principale porte d’entrée dans le secteur. Et le mieux est en général d’obtenir un Master. Editeur est un métier très qualifié, très intellectuel. Il faut de grandes capacités d’analyse. Se former au livre est complexe, et le profil idéal est celui de l’étudiant qui va rédiger un mémoire de fond autour du livre, ou sur le lecteur. Il s’immerge ainsi dans les rouages les plus pointus du métier.

Faut-il avoir un profil très littéraire ?
C’est là l’idée reçue la plus répandue : édition égale littérature. Non, la littérature ne représente que 24% du chiffre d’affaires de l’édition française...

Il faut donc être très éclectique, touche-à-tout ? De nouveaux profils vont-ils émerger avec le livre numérique ?
Les éditions Plume de carotte, qui emploient huit salariés, estiment que l’on ne peut pas être bon en tout. Mais les éditions Anacharsis - deux salariés - font tout à deux. Quant aux perspectives du livre numérique, la région gagnerait à ouvrir un pôle recherche et développement, ainsi qu’une pépinière qui recevrait les éditeurs innovants.

Quelles formations existent en Midi-Pyrénées ?
Il y a le DAM, le Département Archives et Médiathèque à Montauban, qui propose un Master 2 édition imprimée et électronique. C’est un master professionnel qui mène aux métiers de responsable d’édition, chef de projet éditorial, directeur de collection. Il est très généraliste, c’est l’édition au sens large. Au DAM, vous avez également la licence professionnelle « Technique et pratiques rédactionnelles appliquées à l’édition », et dans le privé, l’Institut Rousseau qui propose un BTS édition.
Propos recueillis par Virginie Mailles Viard

La synthèse de l’étude et les recommandations des auteurs.

Sur la photo : Benoît Berthou, co-auteur de l’enquête « L’édition en Midi-Pyrénées ». DR.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Quels-emplois-dans-l-edition-en-2472