
Quelle est votre analyse du
marché local ?
Au niveau national, les prévisionnistes
donnent des taux de croissance pour
2013 un peu supérieurs à 2012. Or, on
sait aujourd’hui que par rapport à notre
champ d’activité, pour pouvoir endiguer
la hausse du chômage, le taux de croissance
devrait plutôt se situer autour des
1,5%.
Certes, en Midi-Pyrénées, nous restons
dans une situation économique particulière
avec l’aéronautique, un des rares
secteurs d’activité en France qui peut afficher
des carnets de commandes remplis
pour plusieurs années. C’est une chance :
un emploi créé dans l’industrie, c’est trois
emplois générés en indirect. Nous devons
accompagner ce secteur d’activité, mais il
ne fait pas toute l’économie de la région.
Malheureusement, nous avons aussi un
taux d’évolution de demandeurs qui est
l’un des plus élevés au national, juste derrière
Languedoc-Roussillon.
Pourquoi ?
C’est un peu le paradoxe toulousain :
nous créons des emplois, mais nous
n’en créons pas assez par rapport
au flux de population qui arrive sur
notre territoire. Selon l’Insee, Midi-
Pyrénées sera en 2030 la deuxième
région de France en termes d’évolution
de flux de population. Voilà pour
le contexte général. Mais quand on
regarde dans le détail, nous avons de
fortes disparités selon que l’on vit à
Toulouse ou à Rodez. Par exemple,
18% des demandeurs d’emploi toulousains
sont des seniors. Mais a
contrario, ils sont près de 30% à
Lavelanet. Nos actions doivent donc
être adaptées en fonction de ces demandeurs
d’emplois. C’est la territorialisation
de notre action.
On dit pourtant que
Midi-Pyrénées attire...
C’est en fait surtout vrai pour Toulouse.
Le bassin toulousain est le premier
bassin de France concernant les
intentions d’embauches avec plus de
31.000 intentions selon notre dernière
étude BMO (Besoins en main
d’oeuvre).
Quelles sont vos priorités ?
Nous avons un axe fort autour des
demandeurs d’emplois de longue durée.
Mais cette année, notre priorité
est mise sur la formation et la qualification
des demandeurs d’emploi.
La formation offre un gage positif du
retour à l’emploi. Pour preuve, à fin
août, Pôle emploi avait financé plus de
5.000 parcours de formation de demandeurs,
contre 2.500 l’an en 2011.
Nous en ferons 7.000 d’ici la fin de
l’année. Or, sur ces profils, nous avons
des taux de retours à l’emploi qui sont
de l’ordre de 70 à 80%. J’ajoute que
7% de ces parcours ont été réservés
aux demandeurs d’emploi en situation
de handicap qui reste une de nos priorités.
Le nombre de demandeurs
d’emplois est en augmentation
constante. Comment y
remédier ?
Nous mettons en place un nouveau
plan stratégique défini au niveau national,
avec six priorités. Parmi celles-ci, il
en existe une qui résume bien l’esprit
général. C’est « faire plus pour ceux
qui ont en le plus besoin ». L’utilisation
de nos moyens doit être concentrée
sur ces personnes-là. Nous avons, à
l’échelle des directeurs régionaux,
une marge de manoeuvre pour adapter
cette offre de service par rapport
à notre territoire. Aujourd’hui, un
conseiller suit en moyenne 160 demandeurs
d’emplois. L’accompagnement
renforcé permettra de suivre
70 demandeurs d’emplois. De plus,
le gouvernement a pris la décision de
renforcer les effectifs en CDI de Pôle
emploi à hauteur de 2.000 conseillers,
représentant 135 pour notre région.
Cet effort va nous permettre de renforcer
notre action.
Et du côté des entreprises ?
C’est la même chose. Nous avons un
vivier très fort au niveau des PME et
TPE. Nous avons plus de 21.000 entreprises
clientes de Pôle emploi en
Midi-Pyrénées, ce qui a généré, sur
les huit premiers mois de l’année,
111.348 offres d’emploi. Mais, plus
une entreprise est petite, plus celle-ci
est critique par rapport à Pôle emploi.
Nous devons donc travailler sur ce relationnel.
Les nouveaux dispositifs
(emplois d’avenir, contrats
de génération) vont-ils impacter
votre activité ?
Les Missions locales et Pôle emploi
sont des acteurs phares dans le cadre
de la mise en oeuvre de ces mesures.
Nous sommes à pied d’oeuvre en ce
sens, notamment sur les emplois d’avenir
car, en Midi-Pyrénées, nous sommes
particulièrement concernés par ces
deux publics de moins de 25 ans et
de plus de 50 ans. Ces emplois d’avenir
viendront compléter les contrats
uniques d’insertion qui représentent
plus de 17.000 sur l’année 2012.
Propos recueillis par Martin Venzal
le premier de France
en termes d’intentions
d’embauches", rappelle Frédéric
Toubeau, directeur régional
de Pôle emploi. Poto Hélène Ressayres - ToulEco.