LRMP, 1er vignoble du monde : une filière loin d’être bouchée...

Avec le rapprochement de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon, la grande région dispose du plus grand vignoble du monde, dont les productions sont reconnues à l’international. De quoi susciter des vocations dans une filière pleine d’avenir !

Avec plus de 20.200 exploitations viticoles et 273.000 hectares de vignes, la grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées s’impose désormais comme le premier vignoble du monde. A en croire les spécialistes du secteur, elle susciterait même les convoitises de ses voisins bordelais. « Midi-Pyrénées a aujourd’hui intérêt à profiter de la dynamique et de l’élan de Languedoc-Roussillon », constate Agnès Boeuf, experte pour AOC Conseils, qui se spécialise dans l’accompagnement des entreprises viticoles.

« De nouvelles synergies et des opportunités vont se mettre en place grâce à ce rapprochement », remarque de son côté, Paul Fabre, le directeur de l’Interprofession des vins du Sud-Ouest. Avec 125.000 emplois directs et indirects, les occasions dans les métiers du vin sont déjà très nombreuses dans des professions en perpétuelle mutation. Elles vont de la production au travail de la vigne, en passant par l’œnologie et l’assemblage, la partie commercialisation, y compris à l’international....

Une professionnalisation commerciale

Export, marketing, e-commerce... autant de carrières que l’on n’associe pas directement au domaine viticole. Et pourtant, la filière se professionnalise et recherche des candidats de niveaux Bac +3 et plus. « Nous offrons des possibilités dans une multiplicité de métiers et de compétences, qui se déclinent aussi bien à l’international qu’en France. Aujourd’hui les vins du Sud-Ouest sont qualitativement comparables à ceux des autres productions. Sans compter que la vigne est véritablement un métier passion », indique Cécile Larroutis, responsable des ressources humaines pour la coopérative gersoise Plaimont Producteurs. « Nous déployons nos collaborateurs, via la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), sur les axes du renforcement de la qualité et de la traçabilité. Sur ces cinq dernières années, nous avons en effet constaté que le niveau d’exigence des clients allait croissant. » Un constat que partage Agnès Boeuf : « Il existe un réel besoin de compétences complémentaires à celles du vigneron, et la première d’entre elles est la mise en place d’une stratégie commerciale et marketing. » Pourtant, selon elle, la filière viticole reste difficile d’accès. Elle la compare même à celle du médicament. « Les exploitations font appel de préférence à des personnes qui ont des connaissances et de l’expérience dans ce domaine. »

Pour répondre à ces exigences, il faut des formations performantes. Voilà pourquoi TBS a mis en place depuis 2011 le Bachelor Commercialisation du vin, le premier en son genre à former en trois ans des cadres de terrain opérationnels immédiatement. « Il répondait à une forte demande du marché en commerciaux spécialisés dans le vin, aptes à le vendre en France et à l’étranger », précise Emmanuelle Rouzet, la responsable du cursus. Pour compléter encore le panel d’enseignements autour de la commercialisation, la première école de management française dédiée aux vins du Sud-Ouest a été créée à Toulouse l’an dernier, en partenariat avec l’Interprofession. Le temps de structurer la formation, qui monte progressivement en charge, cinq personnes ont déjà suivi des modules. « Dans une région qui compte 30.000 emplois dans le milieu du vin, son potentiel est très important. » Destinée à l’origine à tous les ressortissants de l’Interprofession, elle pourrait aussi s’adresser prochainement aux professionnels du Languedoc-Roussillon.

L’œnotourisme et le e-commerce, les nouveaux métiers du vin

D’autres formations ont les faveurs de la filière, comme le Diplôme national d’œnologie (DNO) proposé notamment à l’ENSA à Toulouse. « Le WSET (Wine spirit education trust) peut également être un atout sur un CV. Il compte cinq niveaux et est reconnu », explique Kristen Le Clainche qui gère Vitijob, le site de référence sur les métiers du vin. Outre les métiers liés à la vente, c’est le marché de l’œnotourisme qui explose actuellement. « Nous avons la particularité de disposer d’un ancrage territorial et de pouvoir capitaliser sur notre patrimoine. Ces métiers demandent des compétences particulières : savoir valoriser le produit et raconter une histoire, et monter des projets oenotouristiques », explique Cécile Larroutis.

Le web marketing est également une compétence recherchée, même si Agnès Boeuf tempère un peu, en signalant que les domaines viticoles sous-traitent souvent cette activité et préfèrent se concentrer sur la vente et l’opérationnel. Dans tous les cas, Kristen Le Clainche constate depuis plusieurs années que les annonces diffusées sur son site enregistrent une croissance à deux chiffres. « Languedoc-Roussillon était déjà dans le Top 3 des régions qui recrutaient le plus sur notre plateforme. Avec Midi-Pyrénées, il y a de grandes chances que la nouvelle région devienne la première. »
Agnès Frémiot

Plus d’infos sur la filière, les formations en région...dans l’édition 2016 de « Qui recrute dans votre région ? »


Photo GAILLAC© CRT MidiPyrénées D. Viet

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Source : https://www.toulemploi.fr/LRMP-1er-vignoble-du-monde-une-filiere-loin-d-etre-bouchee,19390