De nouveaux métiers sont apparus, d’autres ont quasiment disparu. En France, comme en Occitanie, l’emploi a bien sûr subi de nombreuses transformations ces dernières années. Les évolutions sont de différentes natures. Quantitative tout d’abord, puisque la région totalisait 2,2 millions d’emplois en 2013, soit 44% de plus qu’en 1982. Une croissance bien supérieure à celles enregistrées dans les autres régions de France (de 21% en moyenne). A l’échelle même du territoire, la population active a également progressé plus vite que l’ensemble de la population (52% contre 32%). Un phénomène attribué à l’âge des nouveaux arrivants et à « la hausse du taux d’activité des femmes, qui passe de 47 % à 67 % sur la période », rapporte l’institut.
Les services en plein essor
Plus d’emplois donc, mais des emplois très différents... « En 2013, l’économie locale est davantage tournée vers des activités visant à satisfaire les besoins locaux : 69% des emplois relèvent de la sphère présentielle, soit 10 points de plus qu’en 1982 », souligne l’Insee Occitanie. Des emplois concentrés dans le secteur des services donc. Ceux qui relèvent de « la vie courante » (60.000 emplois supplémentaires en 30 ans) et tout particulièrement du domaine de la santé et de l’action sociale, où les effectifs ont quasiment doublé !
Mutations dans l’industrie
Constat mitigé en revanche du côté des emplois « productifs ». En recul de 0,3% par an, en moyenne en province, ils ont en effet continué à croître en région de 0,4% par an, entre 1982 et 2013. Une bonne nouvelle qui ne vaut cependant pas pour tous les secteurs ni tous les profils. « Les métiers liés à la production matérielle sont durement touchés », note ainsi l’Insee. « Plus de 170.000 emplois sont supprimés, dont près des trois quarts dans l’agriculture. » 114.000 emplois ont été, à l’inverse, créés dans les fonctions intellectuelles supérieures, lesquelles « représentent désormais 31% des emplois productifs ».
Plus qualifiés et plus concentrés
Une mutation qui explique en partie un autre phénomène : la hausse globale des qualifications des salariés. « En Occitanie, les postes très qualifiés représentent 16% de l’emploi total en 2013 contre 7% en 1982 ». Une proportion supérieure de 2 points à la moyenne en province. Et si les métiers d’employés non qualifiés se développent eux aussi, c’est principalement « en lien avec les besoins croissants de la population résidente », autrement dit au dynamisme des entreprises de services à la personnes.
L’Insee conclut en pointant la forte concentration des emplois dans les grandes aires urbaines. C’est particulièrement le cas dans celle de Toulouse, qui abrite 27% des emplois de la région, contre 20% 30 ans plus tôt. « Le poids de l’aire de Montpellier, bien qu’en progression, reste plus réduit : 11% en 2013, soit 3 points de plus en 30 ans. »
Ingrid Lemelle
Photo Fotolia FotolEdhar.

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