On connait l’engouement pour les réseaux sociaux, mais sont-ils vraiment efficaces en matière de recherche d’emploi et de recrutement ?
On entend généralement deux sons de cloches très différents à leur sujet. Pour certains, le Web 2.0 ne sert à rien tandis que pour d’autres, tout se passe désormais là. L’objectif de notre étude était précisément de voir où se situait la vérité, or on se rend compte que du coté des candidats, ils sont effectivement 36% à les utiliser dans une démarche de recherche d’emploi, ce qui n’est pas négligeable et, coté recruteurs, 47% à les appréhender comme un moyen de sourcing. C’est évidemment moins que pour les canaux classiques (sites emploi, candidatures spontanées, Pôle emploi…), mais c’est déjà pas mal pour des outils qui restent relativement récents.
Utilisés certes, mais qu’en est-il de leur efficacité ?
Sur ce point, seuls les réseaux professionnels sont jugés pertinents. A 52% pour Viadeo et Linkedin, coté candidats, et à 58% pour Viadeo et 41% pour LinkedIn, coté recruteurs. Quasiment un candidat sur trois déclare avoir obtenu ainsi un entretien téléphonique, écrit ou mail, et 24% des recruteurs recruté au moins une fois par ce biais. Reste que les candidats se révèlent majoritairement issus de la communication/marketing et en minorité commerciaux, alors que ce sont eux que les recruteurs recherchent. C’est d’ailleurs probablement le principal problème des réseaux sociaux, ils sont peu utilisés par les profils pénuriques.
Qu’en est-il du « profilage » ?
Les cas de licenciements suite à la découverte d’infos sur des réseaux sociaux ou au contraire de recrutements réalisés grâce à eux ayant été très médiatisés, l’identité numérique est désormais prise en compte par les internautes. Plus des deux tiers des sondés disent par exemple avoir fermé leur profil Facebook et 54% vérifier régulièrement les traces qu’ils laissent sur leur nom/prénom sur Google. Les recruteurs quant à eux avouent, à 32%, avoir déjà fait une recherche sur les candidats qui postulent chez eux, mais avec des conséquences minimes puisque seuls 5% des sondés ont déclarés avoir écarté quelqu’un à cause des résultats. Enfin, un recruteur sur trois… cela mérite tout de même de vérifier régulièrement les traces qu’on laisse sur le net.
Pensez-vous que les réseaux vont être de plus en plus utilisés dans cette démarche recherche d’emploi/recrutement ?
C’est difficile d’appréhender l’évolution. Cela va certainement dépendre beaucoup des réseaux eux-mêmes, de leur évolution, de leur multiplication… Ce que l’on sait, c’est que les recruteurs anticipent un recours croissant aux réseaux, perçus comme des outils complémentaires de sourcing. Mais le frein, c’est le temps. Les réseaux sociaux sont très chronophages. Alors, les entreprises accepteront-elles que leur personnel RH consacre plus de temps aux réseaux, créeront-elles des postes pour des personnes dédiées à cette tâche ?... Nous referons certainement une étude dans quelque temps afin de suivre l’évolution.
Propos recueillis par Ingrid Lemelle
Les résultats complets de l’étude RegionsJob
