Toulouse compte la troisième école française spécialisée dans la bande-dessinée japonaise. Toulouse Manga est encore dédiée uniquement aux loisirs, mais s’est pourtant imposée comme le représentant français de l’école mondiale du manga, dont ses élèves sont les premiers diplômés français. L’association emploie d’ailleurs depuis la rentrée une véritable mangaka japonaise. Claire Pélier, sa créatrice, n’entend pas en rester là et projette de doubler son école d’une formation supérieure dès la rentrée 2016 en créant l’EIMA (l’Ecole internationale du manga et de l’animation).
Pour le moment, elle propose, à un public composé en grande partie d’adultes, des cycles de trois ans pour se former à l’art du dessin japonais. « Nous sommes une structure loisirs mais nous délivrons un enseignement très structuré. Nos élèves apprennent donc l’ensemble des techniques nécessaires pour concevoir un manga : dessin, composition, narration, onomatopées en japonais, décor, perspectives... A l’issue de la troisième année, il doivent produire un manga complet de seize ou trente-deux pages selon leur niveau », précise Claire Pélier. La structure est passée de 50 à 200 inscrits en trois ans, et pense compter 300 élèves au minimum à la rentrée prochaine.
En plus, des cours de manga, à la demande des élèves, l’école s’est dotée de deux cours de langues : le japonais et le coréen pour un niveau débutant. « Nous sommes les seuls à proposer l’enseignement du coréen à Toulouse », poursuit la directrice de l’école. A la rentrée, ces cours pourront être intégrés au compte individuel de formation. « A l’issue de nos cours ados et adultes, nous viserons le niveau B1 et B2 et l’objectif est que nos élèves puissent avoir la reconnaissance du JLPT ( Japanese-Language Proficiency Test, NDLR). »
Former les mangakas de demain
L’objectif affiché de Claire Pélier est que Toulouse Manga se double rapidement non seulement d’une école supérieure du manga, mais aussi d’une maison d’édition, d’un musée et d’une résidence d’artistes. « Dans un premier temps, nous nous focalisons sur l’école supérieure. L’objectif est que nos élèves entrent avec un niveau Bac et ressortent à Bac +3 ou +4, avec une année optionnelle de fin de projet. Nous souhaiterions former des mangakas capables d’évoluer aussi bien en France qu’aux États-Unis ou au Japon, car il est important de pouvoir s’expatrier dans ce domaine. »
Claire Pélier entend également former ses élèves dans la globalité en leur donnant des notions de droit et de fiscalité pour qu’à leur sortie de l’école, ils soient indépendants. « Nous souhaitons que le niveau de nos élèves soit suffisant pour obtenir une reconnaissance et nous servir de carte de visite. La réussite de nos élèves sera notre porte-étendard. »
Agnès Frémiot
Sur la photo : Claire Pélier, la directrice de Toulouse Manga, ouvrira l’année prochaine l’École internationale du manga et de l’animation. DR.
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