
S’agit-il d’un document anodin ?
Il est important de souligner que la feuille de salaire est un socle pour les ressources humaines et qu’elle ne doit surtout pas être prise à la légère. Elle doit être juste et dans cette optique il est obligatoire d’y faire figurer : l’identité du salarié, le numéro de la convention collective, le statut de l’employé, son emploi repère et le numéro siret de l’entreprise.
Quelle est la différence entre le salaire brut et le net ?
Il convient pour le salarié de se fier au salaire brut, notamment quand il négocie son revenu. Les services des ressources humaines travaillent uniquement avec cette somme car ils maîtrisent le brut alors que le net est variable d’un mois à un autre. Il correspond précisément au salaire de base augmenté de rémunérations annexes (prime d’ancienneté, participation de l’entreprise aux frais de repas...).
Comment calculer son salaire net ?
Le salarié doit déduire 20 à 24% de son salaire brut pour connaître son montant net. Il retire ainsi du brut le montant des charges salariales.
Au niveau patronal, pour connaître le coût d’un salarié, il suffit de multiplier son salaire par 44%. Il ne s’agit pas du double de la somme comme on l’entend parfois, ce qui est de la démagogie.
Qu’en est-il du net imposable ?
Il s’agit du salaire auquel on retire la CSG et la CRDS. Il est plus élevé que le net. Nous déclarons donc pour une somme plus importante que notre salaire réel.
Pouvez-vous nous détailler le fonctionnement de la feuille de paie ?
Le bulletin de paie se décompose en cinq colonnes. Dans la première figure le salaire brut soumis à cotisation, la colonne suivante indique le taux des cotisations en pourcentage, sont recensées ensuite les sommes retenues sur le salaire brut, puis viennent les montants versés aux salariés. Les deux dernières colonnes sont dévolues aux charges patronales, taux et montant versé.
Les lignes de déduction ne sont en aucun cas le fruit du hasard. Chaque année au 1er juillet et éventuellement au 1er janvier, elles sont ajustées conformément aux directives de la loi sur l’imposition votée en septembre de l’année précédente.
Figurent ainsi les cotisations rendues obligatoires par la loi comme la maladie, la vieillesse, les accidents du travail, la cotisation solidarité aux personnes âgées, les Assedic, le chômage… Viennent ensuite les cotisations patronales : taxe d’apprentissage, formation professionnelle, cotisations CE… Et celles que partagent à la fois le salarié et l’employeur (mutuelle, santé...).
Le bulletin de paie est-il identique dans toute l’Europe ?
Non il s’agit d’une particularité française, l’héritage de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui établit que les bons citoyens paient des impôts. La déclaration de ses revenus est donc un acte citoyen. En Angleterre, en revanche, les revenus sont ponctionnés à la source et les fiches de paie des anglo-saxons compte une ligne dédiée à l’imposition. C’est une donnée importante notamment pour les salariés qui souhaitent s’expatrier, car logiquement le salaire net d’un salarié français est plus important que celui d’un anglo-saxon.
Propos recueillis par Agnès Frémiot